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Vendredi 31 décembre 2010 : Station service n°2 – Dakhla : 65 km
Publié dans Traversée du Maroc
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Jeudi 30 décembre 2010 : Station service n1 – station service n° 2 110 km
je mets rapidement ces derniers articles, pardonnez moi, ils ne sont pas relus, veuillez donc excuser les fautes et répétions, comme je l’ai déjà dit, ce sont des prises de notes et rien d’autres pour l’instant.
Je pense que nous avons dormi dans la même station que Gérard, car la nuit n’a pas été meilleure que la sienne il y a un an ! Réveillée 36 fois par les gens qui viennent se restaurer, par les bus qui déchargent leurs passagers, par les curieux, par le type qui vient chercher un matelas, par le gérant qui rentre nos vélos en pleine nuit parce qu’ils semblent convoités, par le match de la télé et par plein d’autres bruits encore. Mais je ne me plains pas, nous avons un endroit pour être à l’abri, c’est bien cela le plus important.
Bien réveillés malgré la fatigue qui commence à se faire sentir dans les jambes, Alain semble remis de ses troubles. On doit attendre la tombée du brouillard avant de prendre la route. Il est épais, c’est trop dangereux pour nous cyclistes. Nous démarrons vers 9 h 30, toute la brume n’est pas encore dissipée mais la route est dégagée, c’est le principal.
Le paysage offre des particularités spécifiques liées à la brume et compte tenu des vapeurs qui se dégagent encore : entre paysage lunaire et paysage désertique. L’érosion est aussi présente qu’hier. La roche est extrêmement friable. Les coquilles Saint Jacques se ramassent à la pelle.
Le soleil est au summum, il brille intensément, nous roulons toujours entre les deux bandes de jaunes plus intenses sous la puissance du soleil. Ceci avec le bleu du ciel et de la mer sur le côté droit.
Je pense aux amis caristes, ils ont fait étape dans un village de pêcheur et dis à Alain qu’ils vont peut être nous doubler. Ce serait l’idéal, on pourrait leur demander un peu d’eau pour faire la vaisselle. Plus de gamelles de propres. Je parle du côté pratique mais leur amitié, leur chaleur nous réconforterait aussi. C’est quand nous ne les attendions plus qu’ils arrivent. Tout le monde s’arrête. Ils nous donnent quelques fruits, fromage, bonbons et surtout de l’eau pour la vaisselle que je fais en 3 mn sur le bord de la route.
Ils reprennent leur parcours, on se promet de se revoir à la ville. Nous, on mange à l’ombre du mur d’un nouveau village fantôme. Brie pour Alain, sardines vache qui rit pour moi, pommes que l’on vient de recevoir.
Le gardien du temple vient chercher Alain pour le thé ; il apprend que Claire et Jérémie, deux jeunes lyonnais ont deux jours d’avance sur nous, qu’ils ont couchés dans ce village.
Nous avons déjà 53 km au compteur avec une bonne moyenne. Nous repartons en nous arrêtant régulièrement dans le désert, il faut prendre son temps. Le détailler, l’écouter, le sentir, la parcourir.
Les couleurs changent avec la force du soleil les jaunes sont plus tranchés, plus terre de sienne à gauche et plus orangé à droite, côté océan qui d’ailleurs réapparaît. Des espaces qui ressemblent à des canyons, falaises à l’intérieur des terres, il y en a partout.
Des pierres sont montées partout, certaines prennent la forme de totems, je regrette de ne pas avoir suffisamment fait de photos de ces sculptures naturelles. J’ai d’ailleurs envie d’en réaliser une si je me trouve sur un espace où je trouverai encore des pierres aparentes . Nouvel arrêt avec approche des fossiles, là je regrette de ne pas en savoir plus. Si Paul était là, j’aurais un grand cours peut-être même trop technique ?
Approche de la falaise aussi, l’océan est en pleine effervescence, marée haute sûrement, vu les vagues remplies d’écume qui viennent s’échouer juste au bord de la roche en bas de la falaise.
Les cordes d’escalade des pêcheurs sont plantées là au sommet. C’est dangereux, quels risques doivent-ils prendre avant de pouvoir tremper leur fil dans l’eau… C’est fou, tout cela pour attraper quelques poissons alors que sur le bord de la route on rencontre des tas de sardines en pourriture. C’est le monde à l’envers.
Les vingt derniers kilomètres approchent. Je commence à fatiguer. Recherche d’un couchage. Un village à l’horizon, mais aucune possibilité pour nous. J’aperçois au loin une station service, on nous la confirme, elle est en activité. Nous essayons de l’atteindre, en s’éloignant du village, on découvre dans cette forme de canyon comme ceux que je viens de décrire un ensemble complet de tentes sahraouies. C’est le deuxième de la journée que nous rencontrons. Vu de loin, tout à l’air organisé, un certain ordre y règne. Je regrette de ne pouvoir dormir au milieu d’eux.
Nous gagnons la station où se trouve un contrôle de police. Les gendarmes nous disent que l‘on va pouvoir dormir sur place, il faut demander au pompiste, seul maître à bord, toutes les implantations ont périclités. Effectivement, c’est possible, il nous attribue un emplacement derrière sa voiture dans une salle réservée auparavant à l’entretien des voitures. De l’huile, des déchets, des bidons de toutes sortes jonchent encore le sol. Et deux ou trois poulets tombés du camion s’y trouvent aussi.
Pas de chaises pour attendre la tombée de la nuit, là, je suis mal… Je prends un bol de lait tartines de confitures et vais me coucher rapidement.
Y a d’la joie en perspective.
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Mardi 28 décembre 2010 : Boujdour – village de pécheurs 80 km
Ce matin, petit déjeuner 4 étoiles : Les voisins, non seulement me chauffent ma tasse de lait mais nous invite dans leur camping car. Quand on arrive, tout est prêt, tartines grillées, beurrées, confiturées… Le luxe, quoi ! Vous ne pouvez savoir avec quel appétit, je dévore l’ensemble. On m’en grillera même de nouvelles. Alain est en pause crasse croute, il est en crise, chacun son tour, attendre que cela revienne, c’est tout ce qu’il lui reste à faire, mais c’est sans doute moins critique chez lui que chez moi.
Du coup, on part plus tard que prévu malgré la grande étape que l’on se prépare. Tout le monde nous avait dit qu’après Laâyounne, nous aurions le vent dans le dos, nous y croyons mais cela n’a pas duré. Nous partons avec un vent contraire qui va nous accompagner pendant 35 km. Nous avançons à 10 à l’heure.
Je serre le guidon du vélo très fort, chaque fois qu’un camion me dépasse, je suis déportée. C’est difficile. C’est toute fois moins dangereux qu’en Espagne où des ravins parfois profonds de 2 mètres longeaient les autovias. Mais on avance paisiblement malgré la situation, sans rager. On pense seulement que nous n’avons pas de chance, ou bien c’est comme dans une thérapie, il faut franchir les épreuves qui se suivent et ne se ressemblent pas pour en sortir grandi et serein. Oui, il y a de cela dans notre voyage.
Soudain, deux camping car nous dépassent, klaxons, etc… sympa, ils sont compatissants. Cela fait chaud au cœur quand on galère de la sorte. D’ailleurs, nous sommes de plus en plus applaudis, reconnus sur la route par les bus, les camions et d’autres encore. Je pense qu’un certain nombre de chauffeurs nous ont repérés dans leurs allées et retours entre le sud et le nord du Maroc. La circulation est aussi moins dense que dans les autres régions traversées, nous sommes donc plus repérables.
D’ailleurs, un chauffeur de Supratour me le confirmera. Voilà 3 ou ‘ fois qu’il nous rencontre, il est tout heureux de me le dire. Il y en a d’autres qui nous frôlent encore comme des fous, mais c’est un autre sujet…
Contrôle de police, je ne les compte plus, mais c’est une question de routine, aucun ennui avec eux.
Puis on retrouve un peu plus loin, les deux campings cars qui viennent de manger. Ils nous photographient au passage, on s’arrête bien sûr. Nous font rentrer dans leur habitacle. Partage sympathique pendant un bon moment. Nous allons les retrouver à Daklha, ils nous donnent des conseils pour camper là-bas. Je bois, en revenant à mes souvenirs de gamine, deux grands verres de grenadine. Marie Ange nous offre de merveilleux petits gâteaux aux amandes qui me rappellent ceux que confectionne Natalie.
On mange au bord des falaises, que c’est beau l’océan, puis on repart et sommes heureux de constater que le vent s’est adoucit. Ouf, la moyenne va remonter de 10, 2 on passe à 13 km heure. C’est peu, me direz-vous mais dans ces conditions, vous savez la performance, c’est bien secondaire.
Nous pensons trouver une station service pour y faire étape mais elle est encore beaucoup trop loin pour espérer l’atteindre. Finalement, Alain propose que l‘on s’installe derrière le mur d’un relais téléphonique mais à peine sorti de la route, un homme nous invite à rejoindre son village de pêcheur. Nous installons les tentes à la nuit tombante. Alain est déjà aspiré par les pêcheurs.
J’essaie de faire cuire une casserole de riz, cela nous fera du bien à tous les deux. Mais c’est très compliqué le vent de l’océan est puissant, les perditions de chaleur sont importantes. Un pêcheur arrive avec deux magnifiques poissons grillés sur une planche recouverte d’un carton propre. J’apprends plus tard, que ce sont des dorades grises. C’est délicieux, mais ce n’est pas tout. Ils font savoir à Alain qu’ils peuvent nous cuire des « pousses pieds »,c’est interdit de les ramasser en France. Ici, nous ne savons pas. Un chauffeur en land rover passerait tous les jours ramasser ces mollusques.
Aussitôt dit, aussitôt fait, on nous en amène un faitout rempli. C’est délicieux, avec un martini blanc en apéritif ou un Sauternes bien frais, et une petite sauce de chef aussi, ce serait l’apothéose ! Je peux rêver non ?
Je débouche une boite de pêches au sirop, pour terminer le festin. Alain est toujours en période de tourista…
Je pars dans les songes d’une nuit d’été de bord de mer même si la fin de l’année est imminente.
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Dimanche 26 Décembre : Laâyoune Plage – Lamsid : 95 km
Départ relaxe, l’étape s’annonce assez longue certes, mais sans difficultés apparentes et le vent devrait nous être favorable.
En plus, la nuit passée dans le local du camping nous évite le démontage et rangement de la tente.
Départ par une piste pas évidente avant de rejoindre la route qui longe la mer. Nous gagnons ensuite le port de Laâyoune plage que nous ne visiteront pas. Petit arrêt pour acheter du pain. Je passe devant de superbes fruits, Alain est devant, du coup je ne m’arrête pas, je le regretterai toute la journée, il faut toujours aller au bout de ses envies.
Quelques kms après la sortie de la ville, nous abordons le plus grands tapis roulant du monde qui permet d’acheminer le phosphate provenant des mines au port de Laâyoune.
Nous prenons la route d’un bon rythme. Le paysage n’est pas terrible, la mer est éloignée, la végétation est différente de celles des jours précédents. Pratiquement plus de dunes de sable, des touffes d’herbes assez fournies, de part et d’autres de la route seulement. Il nous semble apercevoir ce qui ressemblerait à un lac de sel sur la gauche.
Heureusement, quelques unes longent encore la mer. L’une d’entre elles borde un petit village de pêcheurs au loin, maisons aux murs de chaux, le blanc, le jaune sur le bleu pur de la mer, ce serait une jolie photo si j’étais plus proche.
Par moment, la vitesse monte à 28/30 km heure. Je me sens beaucoup plus à l’aise sur le plat qu’en montées sans aucun doute même si j’ai fait de gros progrès en côte. Je revis dés que je suis sur le vélo. Je redeviens une autre. Comment l’expliquer, je ne sais ? Nous venons de franchir le Sahara Occidental, même si c’est le Maroc, il faut quand même reconnaître que d’une part, le paysage change, les gens sont habillés autrement et d’autre part, l’histoire en fait une particularité. Le fait de franchir la porte saharienne me fait prendre conscience que mon projet prend forme. Sur une des bornes de la route, je viens de voir pour la première fois Nouadhibou. Bien sûr, il reste plus de 900 km à parcourir mais vu ce que l’on a déjà fait, ce n’est plus grand-chose. Si le vent nous est favorable, tout devrait aller. Une dizaine de jours devrait suffire pour passer cette frontière tant redoutée par l’entourage.
Il est difficile d’expliquer ce que je ressens, un profond soulagement, peut être. Il fallait prendre le bus pour passer Laâyoune. Trop dangereux, nous disait-on. Cette ville vit beaucoup, elle est très animée, à aucun moment je ne me suis sentie mal à l’aise. Les gens allaient en nombre au concert, c’était la fête ! Après toutes les embûches rencontrées sur le parcours, je tombe dans la facilité. J’apprécie la platitude de la route et je peux mesurer mes capacités. Je crois aussi qu’on a un peu douté de moi. Ce n’est pas que je veuille mettre un point d’honneur à terminer sur le vélo, c’est seulement mon rêve qui est en train de se réaliser, et dans de bonnes conditions, c’est suffisant pour me donner la joie.
Une nouveauté, nous rencontrons des troupeaux de dromadaires, Nous en verrons trois en l’espace de quelques heures.
Nous mangeons sous un relai téléphonique, à l’ombre du mur. Sandwich poulet et yaourt en ce qui me concerne. Le vent a tendance à se lever. Effectivement, au moment de repartir, il a forcit. La vitesse se réduit, mais la route vire à un moment, ce qui nous permet de retrouver le rythme du matin. La nature est superbe. Les touffes d’herbe disparaissent, le jaune du sable domine. La mer s’est rapprochée de la route. Nous pouvons désormais, y découvrir des configurations un peu particulières.
La mer a creusé le relief, on distingue la plage à plus de 500 m. La roche est creusée de toute part. C’est beau tout simplement. Photo de rigueur.
Au moment de repartir, je vois au loin des dromadaires, c’est le quatrième troupeau de la journée, c’est celui qui nous étonnera le plus. Ils sortent d’un énorme buisson et partent en colonne. J’en aurais dénombré une trentaine, c’est plus de cent têtes qui s’alignent les unes derrière les autres. Un beau cadeau.
Il nous reste quelques kilomètres pour atteindre la station service de Lamsid. Selon, l’expérience de Gérard, nous essayerons d’y dormir. Ce ne sera pas facile, il nous faudra attendre un long moment avant d’y parvenir. J’suis une femme, eh, oui, cela doit jouer.
En tout cas, la station est animée. Par les bus déjà qui déchargent toutes leur cargaison pour la détente. Busines people à la Mercedes venant de France et d’ailleurs qui négocie matériel et autres. On verra se décharger deux téléviseurs que le gardien revendra sûrement à bon prix. Alain aurait pu refourguer son téléphone, moi mon ordinateur. A quel prix, c’est la question que nous n’avons pas posée !
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Lundi 27 Décembre 2010 : Lamsid – Boujdour 80 km
Après une attente interminable, le fait que je sois une femme n’y est sans doute pas étranger, nous avons pu accéder à un salon immense à l’arrière de la station et y dormir paisiblement.
Le matin la vie reprend avec la circulation dans le bar. Petit déjeuner, toilette sauvage au lavabo et la route nous appelle.
Etape sans problème qui doit nous amener à Boujdour.
Nous roulons normalement, profitons, rien à signaler, et tout d’un coup, un camping car nous dépasse en klaxonnant allégrement, puis s’arrête net sur le bord de la route. Ce sont les personnes rencontrées à Tiznit, la dame originaire de la Lorraine.
Nous sommes heureux de nous revoir, ils sont surpris de notre avancée. On échange quelques phrases, ils nous offrent un coca cola bien frais et chacun repart dans son parcours en se promettant de se revoir à Dakhla pour les fêtes.
A un contrôle de police, je demande à une allemande où elle se rend. Elle part au Mali avec un homme, chacun dans un mini bus. Sans doute pour une action humanitaire. Elle propose de m’emmener dans son véhicule. Elle connaît la réponse d’avance et sourit. Elle l’a déjà proposé à d’autres qui ont réagi comme moi. Il m’est hors de question de remonter dans un véhicule sauf cas de force majeure. Je rage déjà assez de n’avoir pu faire la totalité.
A l’entrée de la ville deux magnifiques autruches rappellent m’existence de ce volatile dans les siècles antérieurs. Les archéologues trouvent encore des écailles d’œufs d’autruche dans le sol ou des perles faites avec les écailles.
Nous arrivons à Boujdour, nous prenons le repas dans un petit restaurant qui se situe au cœur de la ville. Le serveur nous reconnaît, il était la veille à la station service, il est vrai que lorsqu’on nous a aperçu quelques part, on ne peut nous oublier, surtout le carrosse africain !
Donc, nous sommes les bienvenus. Poulet frites pour ne pas changer de menu, je crois que cela fait 3 jours qu’on nous en propose midi et soir, cela devient compliqué pour les repas. Une salade appétissante accompagne le plat. Nous absorbons le tout avec ardeur. La Wifi fonctionne, je peux capter les messages.
Nous gagnons ensuite le camping municipal où nous essayons de nous installer à l’abri du vent. Là aussi la Wifi fonctionne, c’est étonnant quelque fois, nous avons parfois des bonnes surprises.
Bonne douche.
Les voisins du camping car rentrent de leur ballade, c’est un couple de Lyonnais très sympathique, rien à voir avec les personnes que nous avons rencontrées ces derniers temps. Nous discutons longuement, ils proposent leur aide si nous avons besoin. Mais tout va bien, ce que l’on apprécie, c’est ce qu’ils viennent de nous donner. Leur sourire, l’échange, leur étonnement…
Je propose alors le lait à chauffer pour demain. C’est OK.
Alain m’entraîne en ville pour manger un peu, mais nous n’avons pas digéré le poulet de midi. Je pense que mon foie me joue encore des tours mais c’est pareil pour lui. Du coup, je prends juste un chocolat au lait et crêpes locales, qui sont très bonnes et pas trop grasses. Elles passent bien.
Internet sous à la tente à 4500 km de distance de mes proches, cela existe. J’en ai bien profité. J’ai même l’impression d’avoir fait la psy ! N’est-ce pas les filles ? Elles se reconnaîtront !
Bonne nuit mais le vent souffle, souffle, j’ai accroché la tente après des pierres.
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Samedi 25 décembre : Laâyoune à El Marsa (Laâyoune plage) 30 km
Ce devait être ma journée de repos, pour rattraper le temps perdu à cause du vent, je vais la sacrifier à moitié en ce sens que je reprendrai la route pour aller à la plage de Laâyoune qui se situe à 30 km.
La matinée est consacrée à du rangement, de la mise en ordre de tout le système Internet, enfin, en partie car c’est de plus en plus difficile d’accéder au site ici au Maroc alors que renseignements pris ce ne serait pas le cas en France.
Alain vient me retrouver en fin de matinée, je dois quitter ma suite d’appartement pour midi. Je continuerai le travail sur le bon canapé simili cuir de la réception ; nous assistons à une scène dithyrambique entre un grand black français d’origine camerounais qui voulait un taxi pour le conduire dans un bled perdu de la brousse mauritanienne et le réceptionniste de l’hôtel. Ce Monsieur le traite comme il n’est pas permis de le faire, j’ai rarement entendu des propos aussi désagréables. Il avait beaucoup d’argent pour payer. Il n’y avait pas de taxi pour l’emmener qu’importe, il devait lui en trouver un. Même le faire venir de Casablanca s’il le fallait. Je félicite le jeune homme d’avoir su garder son sang froid dans une situation pareil qui a duré près d’une heure trente. Je ne saurai jamais comment elle s’est terminée.
Avant de partir, nous allons manger une pizza fruits de mer dans le snack voisin de l’hôtel. Et c’est reparti à deux cette fois.
Petit ravitaillement dans le supermarché de la ville.
On longe différentes casernes, que ce soit à l’entrée ou à la sortie, il y en a partout.
On longe également l’Oued qui traverse la ville. Des plantations d’arbustes sont implantées dans le sable des dunes. Je pense que ce sont des expérimentations, en tous cas c’est bien imaginé.
On s’arrête, on redémarre, on avance doucement, pédalage cool d’entrainement.
On débouche rapidement sur des dunes d’une belle couleur jaune vif. Ce sont les premières que l’on approche d’aussi prés. Photo de rigueur. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à en profiter, jeunes filles, famille, d’autres viennent sentir le sable sous leurs pieds nus. Le sable fascine pas de doute.
Contrôle à l’entrée de la ville de El Marsa (Laâyoune plage) et l’on prend la direction de la plage.
Nous passons devant de villages neufs, celui-ci semble habité, ce qui n’est pas le cas de tous. Les sahraouis refusent de s’installer dans la plupart de ces petites maisons neuves.
Nous atteignons la plage sous un coucher de soleil particulièrement dense. Les reflets de l’eau des vagues sont semblables à des éclats de cristaux. De nombreux marocains sont là en famille ou en amoureux rien que pour le spectacle.
Nous cherchons le camping qui devrait exister, on demande, redemande, on fait plusieurs kilométres sans le trouver. Finalement, on viendra se planter dans un terrain jouxtant un terrain militaire. Un camping car et deux tentes sont déjà installées. Le gardien nous offre pour la somme de 50 dirhams, la possibilité de dormir dans un habitacle qui aurait pu servir de pool d’animation en des temps plus favorables ! Il nous amènera aussi table et chaise, le luxe quoi ! Nous dormons à l’abri de l’humidité, sur un grand tapis, avec des chats au pied de notre lit !
C’est encore Noël ! Merci Papa Noël…
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Mercredi 22 décembre : 58 KM après Tan Tan à quelques part après la lagune de Foum Agoutir 80 km
Lever relativement tôt, pour satisfaire mes besoins avant que le jour ne se lève. Dans le désert pas facile de s’abriter derrière un arbre. Riez bien les filles !
Je chaufferai mon bol de lait à l’intérieur du camping car le vent n’a pas cessé, petit déjeuner hâtif. Il faut faire vite le ciel s’assombrit.
Démontage, rangements habituels contrariés par une pluie rapide qui mouille tout le matériel et départ dans ce vent aussi puissant que celui de la veille.
Courage, Madame me dira t-on. Oui, j’en ai ne vous inquiétez pas. « Le courage, c’est l’art d’avoir peur sans que cela paraisse. » (Pierre Véron)
J’enfourche ma gazelle sur le sol pas très roulant. C’est parti pour une nouvelle galère. La première en traversant le fossé de la route, qui est ultra mou, je ramasse des kilos de terre sur les roues, tout est bloqué, nettoyage du vélo…
La deuxième, la pluie redouble, je dois mettre à nouveau pied à terre et protéger tout le système sacoches avec les housses, sans compter que je dois m’habiller en conséquence.
Apparition d’un jeune belge qui sort lui aussi d’un bivouac à environ d’un km du mien. Il s’est abrité derrière un mur de pierre me dit-il. Il a bien dormi. Il fait le chemin opposé, donc, il part avec le vent favorable, quelle chance, via l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte…
Je ne vais pas me laisser abattre. Je pars plus tôt qu’hier donc je devrais parcourir une plus grande distance mais je doute de pouvoir atteindre Tarfaya à moins que cela tourne en ma faveur mais la météo parait–il ne l’envisage pas.
Je traverse de nouveaux oueds, tous aussi beaux les uns que les autres. Je passe aussi près d’un espace aménagé, curieuse je m’y arrête. La mer a creusé un trou immense dans la roche et vient s’étaler là, bouillonne sous mes yeux comme dans un cratère.
J’arrive à Sidi Akhfennir pour le repas, je cherche la Courbine d’argent pour me restaurer, le restaurant est fermé, je retourne à celui tenu par un français qui est signalé par le guide du routard. Pas de chance, c’est une auberge, pas de repas. Un homme m’accompagne et me conseille le restaurant de Paris où parait-il, l’huile de friture est changé souvent. On peut y déguster de bons poissons frais, les meilleurs du village. Pourquoi pas.
L’affaire est conclue, je passe en cuisine, on me fait choisir le poisson, ce sera une dorade frites. Dbaïa restera avec moi le temps du repas. C’est un sahraouis, il me parle des évènements du mois dernier. Il est animateur écologiste au niveau du parc Régional de Kehfennis. L’objectif étant de sauvegarder les gazelles, de gérer les richesses naturelles liées à la mer (oiseaux, lagunes…) et surtout d’éduquer les jeunes pour qu’ils transmettent à leurs parents avec espoir de limiter le braconnage, la gestion des déchets de poissons des pêcheurs…
Je passe un moment agréable, c’est intéressant de recevoir son point de vue. Je vais effectivement traverser le parc qui se situe notamment en bordure de la nationale.
La route aboutit d’ailleurs sur la lagune de Foum Agoutir. C’est immense et le coucher de soleil qui approche me permet encore un contact imprenable avec Mère nature.
Le bonheur simple de pouvoir contempler le couchant du soleil, de se dire que je vais pouvoir profiter d’un repos bien mérité et d’une nuit réparatrice, oui c’est tout cela à la fois.
Je vais poser ma tente devant la remise d’une maison, j’y serai partiellement rassurée, la gamine de la maison semble trop convoiter mon matériel. Je vais donc calfeutrer la remorque avec chaîne et cadenas. Si quelqu’un vient y toucher, cela me réveillera.
Repas sandwich et je pars dans les songes d’une nuit d’été au Sahara.
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Mardi 21 décembre : 54 km Tan Tan plage quelque part dans le désert 58 km
Le terrain de camping, le voisinage, l’ambiance, la ville invite au repos d’une journée mais la raison l’emporte, la route s’annonce longue et difficile. Un vent horrible souffle, bien sûr pas dans le bon sens.
Quelques courses avant de quitter cette ville, un petit coup de cyber où la femme me ferait payer une somme folle par rapport au quart d’heure passé devant la machine.
Direction Tarfaya que nous devrions réaliser en deux étapes avec bivouac entre les deux. Nous longeons le bord de mer sous un soleil étincelant. Rien à dire, je m’évade de plus en plus.
Je ne cesse de scruter le ciel en espérant y trouver des indices qui vont permettre un changement de direction du vent. C’est dur, les pointes de vitesse c’est 14 à l’heure.
Il y a des moments, j’ai l’impression qu’Alain voudrait filer. Ce qu’il fait aujourd’hui. On roule dans des efforts considérables. Je l’appelle pour manger point de réponse, ma voie dans le vent ne porte pas. Son téléphone n’est pas branché. Tant pis, je m’arrête sur le bord de la mer, je m’engouffre rapidement un sandwich à la terrine à la pimienta, reste de l’Espagne. C’est exquis. Fruits compléteront cet excellent repas pris à mon rythme.
Les kilomètres ne s’affichent pas rapidement au compteur.
Heureusement, en haut d’une côte, je suis fascinée par ce qui s’étend devant moi. En bas se trouve l’Oued Chebeika. Une bande de dunes le sépare de la mer. J’ai mon coup de cœur de la journée. J’arrête net et je photographie.
Une vaste étendue de sable jaune s’étale là devant mes yeux. Les oiseaux complètent ce décor de rêve.
Tiens le cyclo que j’apercevais à l’horizon a disparu. Une côte à remonter et contrôle de gendarmerie, fiche à remplir, où allez-vous ? Fiche à remplir…
Et Alain réapparaît pour me dire qu’il vient d’aller voir les sources d’eau chaude. Je n’apprécie pas du tout. A quoi sert ce voyage à deux si ce n’est pour partager ou du moins s’informer de ce qu’il y a à voir sur le chemin.
Les formalités remplies, je pars, il me dépasse quelques instants plus tard et je ne le rejoindrai plus de l’après midi. Je préfère ma solitude, même si je me sens fragile dans ce vent qui ne cesse de m’assaillir, de me souler, de me déstabiliser.
Je fais rapidement le vide, plus de repères, que de lointains horizons qui contrastent avec la mer qui s’étale à ma gauche.
Ce soir, je vais bivouaquer seule, quand le soleil décline dans le ciel, je vais me poser à proximité de campings cars qui stationnent sur un promontoire. Ces personnes charmantes du Tarn et Garonne m’accueillent avec plaisir dans leur environnement. D’ailleurs si elles lisent ce texte, j’aimerais les recontacter directement, peuvent-elles me donner leur coordonnées sur le contact du site ? J’oublie de le leur demander. Nous échangeons un moment, d’autres personnes viennent voir l’extra terrestre que je suis. Deux lorrains de Forbach reviennent de la pêche et passent également. Même un Suisse en Land Rover vient à ma rencontre quelque temps après. Je ne sais pas d’où il surgit celui là ? Tout se sait dans le désert. Vous croyez être seule mais vous êtes bien surveillée !
La tente bien arrimée pour qu’elle résiste au vent, une paix s’installe en moi. Assise face à la mer au dessus de falaises qui ressemblent à celles d’Etretat en plus petit. J’admire. J’installe le camping gaz et tente de faire chauffer de l’eau pour cuire une platée de pâtes. Soudain, je relève la tête, c’est un spectacle hors du commun qui s’offre à moi. La lune vient de se lever, j’assiste à un feu d’artifice permanent. La lune se lève reflète sur la mer, le ciel illumine la roche des falaises, c’est magique. Deuxième choc de la journée. Je suis touchée au plus profond de mon âme et ne regrette pas la solitude que je viens de m’offrir.
La nuit est bonne malgré le vent violent qui secoue la tente toute la nuit.
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Lundi 20 décembre 2010 : Bivouac km 81 – Tan Tan plage 81 km
Nuit pas très bonne, j’ai l’impression d’avoir entendu des bêtes tourner autour de la tente. J’ai essayé d’en parler à Alain, mais lui dormait d’un profond sommeil.
Mauvais réveil avant 6 heures, mon rythme physique n’est pas adapté au lever tôt. Je ne tiens pas debout dans le noir, j’ai l’impression de vertiges.
En plus la tente est mouillée, il faut la défaire et la plier dans cet état.
Je fais mon petit déjeuner, enfin, j’essaie, le lait déborde, il faut remballer les gamelles sales… Et quand je ne suis mal réveillée, je ne peux rien absorber. Je pars donc l’estomac mal callé.
Heureusement, la route me remet en phase. Le lever de soleil renforce les couleurs sur les montagnes. L’ocre des restes de kasbahs en pisé étincelle sous le soleil. Tout est beau.
Je fais quelques photos dont celle où « je pédale plus vite que mon ombre ». Vous savez mes chevilles n’enflent pas, au contraire elles n’ont jamais été aussi fines qu’en ce moment !
On passe un genre de col assez rapidement. C’est dur mais c’est beau. Quelque fois, le cyclo prend le large, c’est bien comme cela, surtout dans le désert.
Je me sens de mieux en mieux, j’ai l’impression de trouver la plénitude que je suis venue chercher. Les kilomètres se déroulent pour le mieux et me vident l’esprit. J’ai l’impression qu’ils laissent derrière moi toute ma vie professionnelle et peut être même la vie militante. Je pense à tout ce que j’ai donné à mon ministère, à la vie associative. Je pense aux collègues, ce sont les seules personnes qui ne me font fait aucun signe. Le travail, le déménagement de la DR n’expliquent pas tout. Je pensais y avoir de vrais amis. En faite, on est peu de choses dans la vie professionnelle. Les années précédentes les retraités étaient invités au moins une fois par an au rendez-vous de l’amicale du personnel, cette année, rien, j’aurais aimé revoir tout le monde avant mon départ… Bon, il en est ainsi, c’est tout.
Heureusement, mes deux anciens directeurs restent très présents et m’encouragent régulièrement.
Cela ne roule pas trop mal jusqu’à ce que le vent arrive, un vent de la mer pratiquement de face. J’ai dit à Alain de partir devant, on se rejoindra à Tan Tan, il pourra ainsi aller au cyber en m’attendant.
Les montées et descentes sont toujours aussi belles. Et le paysage toujours aussi grandiose. On pourrait y jouer facilement aux cow-boys et aux indiens, c’est tout à fait le type de paysage des Western, qui aurait dit trouver cela dans le désert africain ?
Je vais quitter incessamment sous peu l’Anti Atlas, non pas que je n’aime pas ces barres de montagnes, au contraire, en fait ces chaines, je les ai tant admiré depuis le hublot de l‘avion en allant au Sénégal que je ne suis pas dépaysée. Je me sens même en pays connu. Ce qui me fatigue, c’est de les monter !
Tan Tan approche, c’est une ville si j’ai bien compris qui a été découverte par des nomades qui cherchaient de l’eau. En remontant l’ustensile, le bruit contre la paroi faisait tan tan, d’où le nom donné à la ville !
L’entrée de la ville est accueillante. Deux superbes chameaux donnent le ton. Nous sommes en pays des chameliers, des touaregs. D’ailleurs, les gens ne sont plus habillés de la même façon. L’Afrique noire approche.
Cette ville est renommée pour ses conserveries de sardines, il y aurait 5 usines, je passe devant l’une d’entre elles.
En arrivant, j’entre à la poste où j’attends un paquet de médicaments et des rayons au cas où ma roue me lâcherait. Il y a un monde fou. Malgré le système de numéro électronique, tout le monde passe devant tout le monde. C’est fou. Quand, c’est un vieux grand père qui doit venir de la campagne profonde, que dire ? Rien, je regarde tout cela d’un œil curieux.
Mon tour arrive, point de paquet à mon nom. Il y en a tellement peu que cela se verrait ! Le préposé me dit de voir le chef d’agence, très poli, très à l’écoute, il me promet de me faire savoir quand les colis arriveront. Je laisse nom et numéro de téléphone.
En sortant, un jeune m’interpelle, il me demande pour être photographie avec moi, car il veut faire un voyage à vélo lui aussi. C’est son grand rêve, alors « Yassine, si tu en a envie, fais-le un jour. » On s’échange adresse et numéro de téléphone. Je lui donne le nom du site. Il y a tous les jours de belles rencontres, sincères et fraternelles. J’aime le coté insolite de ces échanges.
Un petit tour au cyber, ni Alain, ni moi ne pouvons accéder à free pour compléter le site, un peu gênant mais bon cela attendra, je suis pratiquement à jour sauf pour les photos.
Puis, nous cherchons un restaurant, en entrant, j’ai vu un resto chinois, qui pourrait nous changer du traditionnel poulet rôti. Hélas, il n’en a que le nom et le lampadaire, nous cherchons ailleurs, finalement, je mangerai poulet, frites comme d’habitude….
Nous enfourchons les vélos pour les derniers km, il en reste 25 environ, nous pensions les faire dans la facilité, hélas, dés la sortie de la ville nouvelle montée dans les travaux, grande et forte montée, mais avec un peu de patience, cela monte.
Alain repart devant, et m’attendra à l’entrée de la ville, il est devant le premier camping tenu par une française, mais je ne me vois pas entre quatre murs, lui, il sort moi pas, j’ai envie de mer, finalement nous trouvons le camping du soleil d’or conseillé par un couple de français rencontré dans le rue marchande.
A notre arrivée, nous sommes accueillis par un grand noir et son homme à tout faire. Ils connaissent un grand gars de la France qui est déjà venu avec une remorque comme cela mais elle était blanche, oui, un certain Gérard, il est resté ici. J’éclate de rire et je réponds qu’effectivement c’est la sienne qui a changé de couleur. J’appelle Gérard au téléphone, c’est trop drôle pour lui raconter l’anecdote et lui faire un coucou en même temps !
Bonne et longue douche, shampoing, après deux jours sans eau, elle est encore plus appréciée ….
Nous sommes accueillis d’une manière très sympathique par deux couples de Français en camping car dont un nous invite pour le café. Mais je tombe de fatigue, je dois aller me coucher tôt.
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Dimanche 19 décembre 2010 : Gelmim – bivouac à 81 km
Après une journée de répit dans un petit hôtel de Guelmim, nous reprenons la route. Comme c’était repos, il n’y aura pas de compte rendu particulier pour la journée de samedi qui s’est déroulée dans le calme. Lessive le matin, mise au point des textes l’après midi et dépôt sur le site, très tardivement pour moi. Alain n’y parviendra pas.
Ah, si il faut spécifier que les deux hommes sont allés aux marchés aux chameaux. Cela aurait pu m’intéresser mais je sais trop comment ces pauvres bêtes sont malmenées, j’ai donc préféré m’abstenir de voir des souffrances inutiles.
Sylvain est revenu avec un touareg qui voulait nous inviter à manger un tagine chameau. J’ai posé une ou deux question, et il me dit qu’il fait du commerce de voiture avec la Mauritanie. Il propose des cartouches de cigarettes à Sylvain. Cela me rappelle, un scénario identique que Gérard racontait sur son site l’an dernier. Je le lui montre. Le touareg n’est pas très à l’aise, je décline donc l’invitation, Sylvain me remercie de l’information.
Sandwich le midi et restaurant le soir (poulet frites à 3 euros)
Dimanche :
Départ un peu retardé, pas de cyber ouvert. Le manque de connexion Free nous perturbe énormément. Cela aurait été intéressant qu’Alain puisse aussi compléter son site, cela ne marchera pas.
Nous disons au revoir à Sylvain qui lui, part pour d’autres horizons, d’autres rencontres, il a bien raison.
Direction Tan Tan : Dés la sortie de la ville, nous sommes confrontés au changement de paysage, il faut se rendre à l’évidence, nous sommes bien maintenant dans le désert. Il n’y a plus de végétation, la route se situe au milieu d’une immense plaine au milieu des deux derniers remparts de l’Anti Atlas.
Il me semble que ma vraie traversée commence à ce stade, maintenant, il s’agit de parcourir ces grands espaces d’un point à un autre !
La circulation n’a rien à voir avec ce que l’on a connu auparavant, c’est dimanche, ce qui doit la limiter encore plus. La température est agréable, la petite pluie d’hier a rafraichi l’atmosphère et surtout, il n’y a pas de vent. Nous n’en avons plus l’habitude.
Nous nous arrêtons tous les dix kms. Cigarette pour Alain, petite pause pour moi. Photo également dés que j’aime un paysage. Nous n’en revenons pas d’être enfin dans ces étendues, c’est la joie de la journée. Enfin. Après tous ces efforts, ces rêves, ces préparatifs, j’y suis enfin.
Nous devons en parcourir, vingt, ou ving cinq, la faim me stimule rapidement, je voudrais que le cyclo s’arrête, il le fera sur une place qui ressemble à un parking où se trouve deux camping cars dont les participants doivent également prendre leur repas. L’un d’entre eux tire les rideaux à notre arrivée. Alain le remarque et part à nouveau dans une tirade des grands jours : « Oui, tu vois, ta génération, les 30 glorieuses, ce que cela donne. Je me demande ce qu’ils viennent chercher ici. Aucun contact avec la population. Etc… » Enfin quelque chose de ce style.
Je me sens attaquée et surtout pas concernée. Je réponds que si j’ai une maison, elle a été retapée par les bras de la famille, que je donne mon temps depuis plus de quarante ans (donc une partie de mon argent) aux autres, que je suis membres de diverses associations pour faire « bouger le monde » Je vais d’ailleurs participer au forum social dans ce sens.
En plus, je roule en 206 d’occasion, d’ailleurs je ne vois pas pourquoi je me justifie. Je conclue par : «Tu as 47 ans et tu l’as bien ta maison. »
Cela gâche les sensations que nous recevons sur ce site de couleur ocre. Des enfants arrivent rapidement. La discussion est limitée à cause de la langue. Ils savent pourtant demander un ballon.
Les occupants des campings cars discutent entre eux et nous font un petit signe. Si j’avais été à leur place, il est vrai que j’aurais sans doute proposé de l’eau fraîche à ces deux cyclistes qui ne sont pas en perdition, seulement par sympathie.
On repart rapidement, le repas à peine ingurgité, il passe mal ! Quelques km plus loin, Alain s’arrête devant un genre de café en pleine nature, cela peut exister. Si le scénario précédent est plutôt raté, celui-ci va compenser, ce que nous n’avons pas reçu précédemment.
Deux à trois personnes nous accueillent dans un dénuement total et nous ouvrent leur cœur. Nous consommons thé pour Alain, il va le partager avec un monsieur qui d’ailleurs lui fait tout le cérémonial et Coca pour moi. Et oui, je suis tombée depuis le début du périple dans la consommation de ce breuvage ultra multi nationaliste, mais il me permet de me désaltérer et me redonne les calories qui manquent quelques fois sans compter qu’il aurait des effets favorables pour réguler le transit ?
Des commerçants qui reviennent du souk de Tan Tan avec un tagine chameau veulent à tout prix nous faire partager leur repas. Ce n’est pas possible pour moi. Je ris beaucoup, je me détends, je compense avec ces personnes là la contrariété précédente.
Je sors la caméra que j’ai trop délaissée. Il faut faire quelques prises de vue.
Un peu plus loin, je découvre que j’ai perdu la clef de la remorque, c’est un coup dur. J’ai essayé à deux reprises d’en faire refaire une sans résultat. Alain réussi à l’ouvrir, il peut aussi la refermer. Bon, je vais bien trouver une solution, ne t’en fais pas Gérard, je vais réparer. Il me reste à être encore plus vigilante par rapport au contenu de mes affaires. Je pense que contrariée par la discussion précédente, j’ai perdu le contrôle de mes actes.
Alain a reçu un message de Claire et Jérémie (Les jeunes cyclos de Lyon) qui dit de s’arrêter dans une maison abandonnée à 80 km, qu’une surprise nous y attend. La fin de la journée se déroule comme dans un jeu de piste, nous cherchons des indices que nous ne trouverons pas. Nous nous installons pourtant entre les murs d’un bâtiment, rien sinon quelques traces de roues de vélo qui nous laissent supposer que c’est le bon endroit. Alain a dû oublier d’enregistrer la photo, il ne la retrouve pas.
La soirée et le repas se déroulent autour d’un petit feu qui réchauffe l’atmosphère. Les tentes sont installées à l’intérieur des murs, je suis sous les étoiles mais je dormirai mal, la route est proche, les bruits nocturnes perturbent mon sommeil en plus, la nuit sera courte…
Publié dans Non classé, Traversée du Maroc
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