Mardi 28 décembre 2010 : Boujdour – village de pécheurs 80 km

 

Ce matin, petit déjeuner 4 étoiles : Les voisins, non seulement me chauffent ma tasse de lait mais nous invite dans leur camping car. Quand  on arrive, tout est prêt, tartines grillées, beurrées, confiturées… Le luxe, quoi ! Vous ne pouvez savoir avec quel appétit, je dévore l’ensemble. On m’en grillera même de nouvelles. Alain est en pause crasse croute, il est en crise, chacun son tour, attendre que cela revienne, c’est tout ce qu’il lui reste à faire, mais c’est sans doute moins critique chez lui que chez moi.

Du coup, on part plus tard que prévu malgré la grande étape que l’on se prépare. Tout le monde nous avait dit qu’après Laâyounne, nous aurions le vent dans le dos, nous y croyons mais cela n’a pas duré. Nous partons avec un vent contraire qui va nous accompagner pendant 35 km. Nous avançons à 10 à l’heure.

Je serre le guidon du vélo très fort, chaque fois qu’un camion me dépasse, je suis déportée. C’est difficile. C’est toute fois moins dangereux qu’en Espagne où des ravins parfois profonds de 2 mètres longeaient les autovias. Mais on avance paisiblement malgré la situation, sans rager. On pense seulement que nous n’avons pas de chance, ou bien c’est comme dans une thérapie, il faut franchir les épreuves qui se suivent et ne se ressemblent pas pour en sortir grandi et serein. Oui, il y a de cela dans notre voyage.

Soudain, deux camping car nous dépassent, klaxons, etc… sympa, ils sont compatissants. Cela fait chaud au cœur quand on galère de la sorte. D’ailleurs, nous sommes de plus en plus applaudis, reconnus sur la route par les bus, les camions et d’autres encore. Je pense qu’un certain nombre de chauffeurs nous ont repérés dans leurs allées et retours entre le sud et le nord du Maroc. La circulation est aussi moins dense que dans les autres régions traversées, nous sommes donc plus repérables.

D’ailleurs, un chauffeur de Supratour me le confirmera. Voilà 3 ou ‘ fois qu’il nous rencontre, il est tout heureux de me le dire.  Il y en a d’autres qui nous frôlent encore comme des fous, mais c’est un autre sujet…

Contrôle de police, je ne les compte plus, mais c’est une question de routine, aucun ennui avec eux.

Puis on retrouve un peu plus loin, les deux campings cars qui viennent de manger. Ils nous photographient au passage, on s’arrête bien sûr. Nous font rentrer dans leur habitacle.  Partage sympathique pendant un bon moment. Nous allons les retrouver à Daklha, ils nous donnent des conseils pour camper là-bas. Je bois, en revenant à mes souvenirs de gamine, deux grands verres de grenadine. Marie Ange nous offre de merveilleux petits gâteaux aux amandes qui me rappellent ceux que confectionne  Natalie.

On mange au bord des falaises, que c’est beau l’océan, puis on repart et sommes heureux de constater que le vent s’est adoucit. Ouf, la moyenne va remonter de 10, 2 on passe à 13 km heure. C’est peu, me direz-vous mais dans ces conditions, vous savez la performance, c’est bien secondaire.

Nous pensons trouver une station service pour y faire étape mais elle est encore beaucoup trop loin pour espérer l’atteindre. Finalement, Alain propose que l‘on s’installe derrière le mur d’un relais téléphonique mais à peine sorti de la route, un homme nous invite à rejoindre son village de pêcheur. Nous installons les tentes à la nuit tombante. Alain est déjà aspiré par les pêcheurs.

J’essaie de faire cuire une casserole de riz, cela nous fera du bien à tous les deux. Mais c’est très compliqué le vent de l’océan est puissant, les perditions de chaleur sont  importantes. Un pêcheur arrive avec deux magnifiques poissons grillés sur une planche recouverte d’un carton propre. J’apprends plus tard, que ce sont des dorades grises. C’est délicieux, mais ce n’est pas tout. Ils font savoir à Alain qu’ils peuvent nous cuire des « pousses pieds »,c’est interdit de les ramasser en France. Ici, nous ne savons pas.  Un chauffeur en land rover passerait tous les jours ramasser ces mollusques.

Aussitôt dit, aussitôt fait, on nous en amène un faitout rempli. C’est délicieux, avec un martini blanc en apéritif ou un Sauternes bien frais, et une petite sauce de chef aussi, ce serait l’apothéose ! Je peux rêver non ?

Je débouche une boite de pêches au sirop, pour terminer le festin. Alain est toujours en période de tourista…

Je pars dans les songes d’une nuit d’été de bord de mer même si la fin de l’année est imminente.

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