Dimanche 26 Décembre : Laâyoune Plage – Lamsid : 95 km

Départ relaxe, l’étape s’annonce assez longue certes, mais sans difficultés apparentes et le vent devrait nous être favorable.

En plus, la nuit passée dans le local du camping nous évite le démontage et rangement de la tente.

Départ par une piste pas évidente avant de rejoindre la route qui longe la mer. Nous gagnons ensuite le port de Laâyoune plage que nous ne visiteront pas. Petit arrêt pour acheter du pain. Je passe devant de superbes fruits, Alain est devant, du coup je ne m’arrête pas, je le regretterai toute la journée, il faut toujours aller au bout de ses envies.

Quelques kms après la sortie de la ville, nous abordons le plus grands tapis roulant du monde qui permet d’acheminer le phosphate provenant des mines au port de Laâyoune.

Nous prenons la route d’un bon rythme. Le paysage n’est pas terrible, la mer est éloignée, la végétation est différente de celles des jours précédents. Pratiquement plus de dunes de sable, des touffes d’herbes assez fournies, de part et d’autres de la route seulement. Il nous semble apercevoir ce qui ressemblerait à un lac de sel sur la gauche.

Heureusement, quelques unes longent encore la mer. L’une d’entre elles borde un petit village de pêcheurs au loin, maisons aux murs de chaux, le blanc, le jaune sur le bleu pur de la mer, ce serait une jolie photo si j’étais plus proche.

Par moment, la vitesse monte à 28/30 km heure. Je me sens beaucoup plus à l’aise sur le plat qu’en montées sans aucun doute même si j’ai fait de gros progrès en côte. Je revis dés que je suis sur le vélo. Je redeviens une autre. Comment l’expliquer, je ne sais ? Nous venons de franchir le Sahara Occidental, même si c’est le Maroc, il faut quand même reconnaître que d’une part, le paysage change, les gens sont habillés autrement et d’autre part, l’histoire en fait une particularité. Le fait de franchir la porte saharienne me fait prendre conscience que mon projet prend forme. Sur une des bornes  de la route, je viens de voir pour la première fois Nouadhibou. Bien sûr, il reste plus de 900 km à parcourir mais vu ce que l’on a déjà fait, ce n’est plus grand-chose. Si le vent nous est favorable, tout devrait aller. Une dizaine de jours devrait suffire pour passer cette frontière tant redoutée par l’entourage.

Il est difficile d’expliquer ce que je ressens, un profond soulagement, peut être. Il fallait prendre le bus pour passer Laâyoune. Trop dangereux, nous disait-on. Cette ville vit beaucoup, elle est très animée, à aucun moment je ne me suis sentie mal à l’aise. Les gens allaient en nombre au concert, c’était la fête ! Après toutes les embûches rencontrées sur le parcours, je tombe dans la facilité. J’apprécie la platitude de la route et je peux mesurer mes capacités. Je crois aussi qu’on a un peu douté de moi. Ce n’est pas que je veuille mettre un point d’honneur à terminer sur le vélo, c’est seulement mon rêve qui est en train de se réaliser, et dans de bonnes conditions, c’est suffisant pour me donner la joie.

Une nouveauté, nous rencontrons des troupeaux de dromadaires, Nous en verrons trois en l’espace de quelques heures.

Nous mangeons sous un relai téléphonique, à l’ombre du mur. Sandwich poulet et yaourt en ce qui me concerne. Le vent a tendance à se lever. Effectivement, au moment de repartir, il a forcit. La vitesse se réduit, mais la route vire à un moment, ce qui nous permet de retrouver le rythme du matin. La nature est superbe. Les touffes d’herbe disparaissent, le jaune du sable domine. La mer s’est rapprochée de la route. Nous pouvons désormais, y découvrir des configurations un peu particulières.

La mer a creusé le relief, on distingue la plage à plus de 500 m. La roche est creusée de toute part. C’est beau tout simplement. Photo de rigueur.

Au moment de repartir, je vois au loin des dromadaires, c’est le  quatrième troupeau de la journée, c’est celui qui nous étonnera le plus. Ils sortent d’un énorme buisson et partent en colonne. J’en aurais dénombré une trentaine, c’est plus de cent têtes qui s’alignent les unes  derrière les autres. Un beau cadeau.

Il nous reste quelques kilomètres pour atteindre la station service de Lamsid. Selon, l’expérience de Gérard, nous essayerons d’y dormir. Ce ne sera pas facile, il nous faudra attendre un long moment avant d’y parvenir. J’suis une femme, eh, oui, cela doit jouer.

En tout cas, la station est animée. Par les bus déjà qui déchargent toutes leur cargaison pour la détente. Busines people à la Mercedes venant de France et d’ailleurs qui négocie matériel et autres. On verra se décharger deux téléviseurs que le gardien revendra sûrement à bon prix. Alain aurait pu refourguer son téléphone, moi mon ordinateur. A quel prix, c’est la question que nous n’avons pas posée !

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