Jeudi 30 décembre 2010 : Station service n1 – station service n° 2 110 km

je mets rapidement ces derniers articles, pardonnez moi, ils ne sont pas relus, veuillez donc excuser les fautes et répétions, comme je l’ai déjà dit, ce sont des prises de notes et rien d’autres pour l’instant.

Je pense que nous avons dormi dans la même station que Gérard, car la nuit n’a pas été meilleure que la sienne il y a un an ! Réveillée 36 fois par les gens qui viennent se restaurer, par les bus qui déchargent leurs passagers, par les curieux, par le type qui vient chercher un matelas, par le gérant qui rentre nos vélos en pleine nuit parce qu’ils semblent convoités, par le match de la télé et par plein d’autres bruits encore. Mais je ne me plains pas, nous avons un endroit pour être à l’abri, c’est bien cela le plus important.

Bien réveillés malgré la fatigue qui commence à se faire sentir dans les jambes, Alain semble remis de ses troubles. On doit attendre la tombée du brouillard avant de prendre la route. Il est épais, c’est trop dangereux pour nous cyclistes. Nous démarrons vers 9 h 30, toute la brume n’est pas encore dissipée mais la route est dégagée, c’est le principal.

Le paysage offre des particularités spécifiques liées à la brume et compte tenu des vapeurs qui se dégagent encore : entre paysage lunaire et paysage désertique. L’érosion est aussi présente qu’hier. La roche est extrêmement  friable. Les coquilles Saint Jacques se ramassent à la pelle.

Le soleil est au summum, il brille intensément, nous roulons toujours entre les deux bandes de jaunes plus intenses sous la puissance du soleil. Ceci avec le bleu du ciel et de la mer sur le côté droit.

Je pense aux amis caristes, ils ont fait étape dans un village de pêcheur et dis à Alain qu’ils vont peut être nous doubler. Ce serait l’idéal, on pourrait leur demander un peu d’eau pour faire la vaisselle. Plus de gamelles de propres. Je parle du côté pratique mais leur amitié, leur chaleur nous réconforterait aussi. C’est quand nous ne les attendions plus qu’ils arrivent. Tout le monde s’arrête. Ils nous donnent quelques fruits, fromage, bonbons et surtout de l’eau pour la vaisselle que je fais en 3 mn sur le bord de la route.

Ils reprennent leur parcours, on se promet de se revoir à la ville. Nous, on mange à l’ombre du mur d’un nouveau village fantôme. Brie pour Alain, sardines vache qui rit pour moi,  pommes que l’on vient de recevoir.

Le gardien du temple vient chercher Alain pour le thé ; il apprend que Claire et Jérémie, deux jeunes lyonnais ont deux jours d’avance sur nous, qu’ils ont couchés dans ce village.

Nous avons déjà 53 km au compteur avec une bonne moyenne. Nous repartons en nous arrêtant régulièrement dans le désert, il faut prendre son temps. Le détailler, l’écouter, le sentir, la parcourir.

Les couleurs changent avec la force du soleil les jaunes sont plus tranchés, plus terre de sienne à gauche et plus orangé à droite, côté océan qui d’ailleurs réapparaît. Des espaces qui ressemblent à des canyons, falaises à l’intérieur des terres, il y en a partout.

Des pierres sont montées partout, certaines prennent la forme de totems, je regrette de ne pas avoir suffisamment fait de photos de ces sculptures naturelles. J’ai d’ailleurs envie d’en réaliser une si je me trouve sur un espace où je trouverai encore des pierres aparentes . Nouvel arrêt avec approche des fossiles, là je regrette de ne pas en savoir plus. Si Paul était là, j’aurais un grand cours peut-être même trop technique ?

Approche de la falaise aussi, l’océan est en pleine effervescence, marée haute sûrement, vu les vagues remplies d’écume qui viennent s’échouer juste au bord de la roche en bas de la falaise.

Les cordes d’escalade des pêcheurs sont plantées là au sommet. C’est dangereux, quels risques doivent-ils prendre avant de pouvoir tremper leur fil dans l’eau… C’est fou, tout cela pour attraper quelques poissons alors que sur le bord de la route on rencontre des tas de sardines en pourriture. C’est le monde à l’envers.

Les vingt derniers kilomètres approchent. Je commence à fatiguer. Recherche d’un couchage. Un village à l’horizon, mais aucune possibilité pour nous.  J’aperçois au loin une station service, on nous la confirme, elle est en activité. Nous essayons de l’atteindre, en s’éloignant du village, on découvre dans cette forme de canyon comme ceux que je viens de décrire un ensemble complet de tentes sahraouies. C’est le deuxième de la journée que nous rencontrons. Vu de loin, tout à l’air organisé, un certain ordre y règne. Je regrette de ne pouvoir dormir au milieu d’eux.

Nous gagnons la station où se trouve un contrôle de police. Les gendarmes nous disent que l‘on va pouvoir dormir sur place, il faut demander au pompiste, seul maître à bord, toutes les implantations ont périclités.  Effectivement, c’est possible, il nous attribue un emplacement derrière sa voiture dans une salle réservée auparavant à l’entretien des voitures. De l’huile, des déchets, des bidons de toutes sortes jonchent encore le sol. Et deux ou trois poulets tombés du camion s’y trouvent aussi.

Pas de chaises pour attendre la tombée de la nuit, là, je suis mal… Je prends un bol de lait tartines de confitures et vais me coucher rapidement.

Y a d’la joie en perspective.

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