Mercredi 22 décembre : 58 KM après Tan Tan à quelques part après la lagune de Foum Agoutir 80 km

Lever relativement tôt, pour satisfaire mes besoins avant que le jour ne se lève. Dans le désert pas facile de s’abriter derrière un arbre.  Riez bien les filles !

Je chaufferai mon bol de lait à l’intérieur du camping car le vent n’a pas cessé, petit déjeuner hâtif. Il faut faire vite le ciel s’assombrit.

Démontage, rangements habituels contrariés par une pluie rapide qui mouille tout le matériel et départ dans ce vent aussi puissant que celui de la veille.

Courage, Madame me dira t-on. Oui, j’en ai ne vous inquiétez pas. « Le courage, c’est l’art d’avoir peur sans que cela paraisse. » (Pierre Véron)

J’enfourche ma gazelle sur le sol pas très roulant. C’est parti pour une nouvelle galère. La première en traversant le fossé de la route, qui est ultra mou, je ramasse des kilos de terre sur les roues, tout est bloqué, nettoyage du vélo…

La deuxième, la pluie redouble, je dois mettre à nouveau pied à terre et protéger tout le système sacoches avec les housses, sans compter que je dois m’habiller en conséquence.

Apparition d’un jeune belge qui sort lui aussi d’un bivouac à environ d’un km du mien. Il s’est abrité derrière un mur de pierre me dit-il. Il a bien dormi. Il fait le chemin opposé, donc, il part avec le vent favorable, quelle chance, via l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte…

Je ne vais pas me laisser abattre. Je pars plus tôt qu’hier donc je devrais parcourir une plus grande distance mais je doute de pouvoir atteindre Tarfaya à moins que cela tourne en ma faveur mais la météo parait–il ne l’envisage pas.

Je traverse de nouveaux oueds, tous aussi beaux les uns que les autres. Je passe aussi près d’un espace aménagé, curieuse je m’y arrête. La mer  a creusé un trou immense dans la roche et vient s’étaler là, bouillonne sous mes yeux comme dans un cratère.

J’arrive à Sidi Akhfennir pour le repas, je cherche la Courbine d’argent pour me restaurer, le restaurant est fermé, je retourne à celui tenu par un français qui est signalé par le guide du routard. Pas de chance, c’est une auberge, pas de repas. Un homme m’accompagne et me conseille le restaurant de Paris où parait-il, l’huile de friture est changé souvent. On peut y déguster de bons poissons frais, les meilleurs du village. Pourquoi pas.

L’affaire est conclue, je passe en cuisine, on me fait choisir le poisson, ce sera une dorade frites. Dbaïa restera avec moi le temps du repas. C’est un sahraouis, il me parle des évènements du mois dernier. Il est animateur écologiste au niveau du parc Régional de Kehfennis. L’objectif étant de sauvegarder les gazelles, de gérer les richesses naturelles liées à la mer (oiseaux, lagunes…) et surtout d’éduquer les jeunes pour qu’ils transmettent à leurs parents avec espoir de limiter le braconnage, la gestion des déchets de poissons des pêcheurs…

Je passe un moment agréable, c’est intéressant de recevoir son point de vue.  Je vais effectivement traverser le parc qui se situe notamment en bordure de la nationale.

La route aboutit d’ailleurs sur la lagune de Foum Agoutir. C’est immense et le coucher de soleil qui approche me permet encore un contact imprenable avec Mère nature.

Le bonheur simple de pouvoir contempler le couchant du soleil, de se dire que je vais pouvoir profiter d’un repos bien mérité et d’une nuit réparatrice, oui c’est tout cela à la fois.

Je vais poser ma tente devant la remise d’une maison, j’y serai partiellement rassurée, la gamine de la maison semble trop convoiter mon matériel. Je vais donc calfeutrer la remorque avec chaîne et cadenas. Si quelqu’un vient y toucher, cela me réveillera.

Repas sandwich et je pars dans les songes d’une nuit d’été au Sahara.

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