Vendredi 17 décembre : Sidi Ifni – Gelmin 16 km à vélo et 44 en mini bus

En haut d'une bosse !
Ma gazelle

Une autre vue d'en haut !

L’étape doit être courte, une cinquantaine de km. Nous nous réveillons calmement, enfin, je pense. Sylvain me dit qu’il lui manque un certain nombre d’affaires. (Gourdes, compteurs de Syvain, piquets d’Alain ont disparu).

Dans la nuit, j’ai entendu marcher, j’ai cru que mon voisin se relevait, je n’ai pas voulu jouer à la nana qui surveille tout et suis repartie dans le sommeil. C’est moche, Sylvain n’a déjà pas grand-chose, et le peu qu’il avait, on lui a pris. Sa pince à outils aussi.

Cela me dégoute de voir qu’on s’en prenne à de pauvres cyclistes. Bon, le déjeuner fait passer la pilule. En partant, je le signalerai quand même à la réception. Le gardien joue l’ignorance et accuse presque Sylvain d’avoir tenté le diable parce qu’il n’a pas de tente. On se sauve rapidement. Rien à dire.

Une première côte pour sortir de la ville, quelques achats arrivés en haut dont de l’eau. Sylvain m’annonce que ce n’est pas la bonne direction, m’étonne pas !

On redescend pour remonter aussitôt.  Tout de suite des hauteurs exceptionnelles à grimper, avec un vent de face aussi exceptionnel que sont les côtes. Mais on n’a pas le choix, c’est aussi beau aussi paisible que la veille. Le problème, c’est qu’on souffre tellement à pousser sur les pédales que l’on ne peut pas profiter du paysage.

Il fait chaud, on consomme de l’eau. Nous devons franchir la dernière barre de l’Anti Atlas. Nous avons pris cette route pour éviter les grosses difficultés de celle de Tiznit à Guelmim. Il ne faut pas rêver, que ce soit sur l’une ou sur l’autre, il faut dépasser cette région.

Les deux hommes en bavent autant que moi. Nous nous arrêton en haut d’une bosse, mais nous mangeons en contre bas de la route, sous les cocotiers, près d’un puis. Nous avons parcouru 16 km à la vitesse de 8,9 km à l’heure… Désespérant, le vent ne tombe pas, il single le front, la tête au bout d’un moment semble coincée dans un étau.

Soudain, devant nous, se trouve un grand  gars costaud que nous avons entre aperçu la veille. Il fait du vélo couché. Il passe avec son mini bus jaune bien aménagé, il a vu nos vélos et s’arrête pour nous faire coucou. Le vélo est suspendu à l’arrière de son mini bus.

Petite causerie, il va prendre un bain à la cité thermale près de Guelmim. Il est déjà remonté dans sa voiture quand je vais lui demander s’il peut prendre ma remorque. Il est d’accord, mais comment la récupérer le soir. Finalement, mon matériel chargé, je pars avec lui. Soulagée à la fois, mais complètement déçue. Je voulais terminer tout à vélo étant donné les deux sauts de puce que j’ai déjà effectués en Espagne et à mon arrivée au Maroc. Et comme un moment de honte est vite passé, je passe un agréable après midi avec ce monsieur très sympathique mais sûrement très marginal.

Premier arrêt aux thermes d’Abaynou. C’est une petite station thermale située dans l’enceinte d’un camping qui contient 4 camping car ! L’eau sort à 39°, elle est réputée pour ses vertus thérapeutiques contre les maladies de peau et les rhumatismes.

Je pense à Alain qui serait renforcé dans son point de vue sur les auto caristes. Un couple de la soixantaine (les bénéficiaires des trente glorieuses comme il les appelle) sont  étendus dans leur chaise relax comme deux statues et lisent bras et jambes  écartés leur quotidien favori « style Voici » ou autres.

Il est vrai que la scène est pour le moins cocasse ! Faire autant de km pour cela.

Ensuite, direction Guelmim pour se restaurer. Il est déjà un peu tard pour trouver un restaurant. Un jeune  guidera mon chauffeur pour atteindre le centre ville. Mon équipier mange énormément, mais là, il est battu. Bénito, (il doit bien peser 130 kg) se fait servir deux repas après le traditionnel plat de crudités. Je suis ébahie de voir avec quel plaisir, il s’envoie le tout. Je ris, je le lui dis d’ailleurs. Il me renvoie la balle et explique alors au jeune marocain que je pars pour Dakar et me traite de folle.

Puis on reprend la direction de la sortie de la ville où on s’arrête à la porte d’entrée. Les villes marocaines sont souventabritée de remparts, quand ce n’est le cas, souvent les villes construisent de fausses portes.

 Je remets le matériel en état de rouler, j’attends mes deux gaillards qui arrivent plus qu’épuisés. Heureusement que j’ai fait ce choix.

L’hôtel que j’ai retenu ne leur convient pas, nous en trouvons une à 40 dirhams au lieu de 50 mais il faut payer la douche chaude, cela revient au même et là-bas elle était beaucoup plus clean. Enfin, il faut savoir s’incliner dés fois.

Repas poulet/frites, cyber. Tout marche, je place quelques articles et promets le reste pour le lendemain. Dodo bien mérité ensuite.

Je ne sais pas ce que l’Avatar et son cyclo racontent sur leur carnet de route. Pas le temps de lire le site et comme on ne communique pas à ce sujet, je ne demande rien. Lisa, son épouse, dit que nous n’avons pas les mêmes points de vue sur les évènements ou personnes rencontrées. Normal, chacun les vit avec son ressenti, sa culture, sa manière de ressentir les choses.

Quant à ce journal de bord, qu’on veuille bien me pardonner les fautes, les répétitions. Je n’ai pas toujours le temps de les relire à froid.  Ce sont des notes que je prends au fil des jours pour me souvenir des gens, du burlesque comme des émotions, du vécu tout simplement. N’y voyez donc pas une prose littéraire, je n’en ai aucune prétention.

Allez à bientôt, demain, journée de repos.

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Mercredi 15 décembre 2010 Agadir – Tiznit 103 km

Départ qui n’en finit pas ce matin, pourtant je ne suis pas trop fatiguée, mais il y a des jours où le rangement se fait plus facilement. Il faut dire que les toilettes sont à l’autre bout du camp, que les douches ne fonctionnent pas, que pour préparer le petit déjeuner, c’est tout une affaire.

Ai-je bien pris mes médicaments, non j’en ai oublié… Bon, on recommence, etc, etc…

Les personnes qui nous ont aimablement parlés hier nous font leurs adieux.

En plus, il me faut passer à la pharmacie, je dois 30 dirhams. Hier soir, la jeune dame m’a fait confiance sans me connaître. En partant, j’oublie de les demander à Alain, il est devant moi,  je l’appelle pour qu’il me les prête, mais il est déjà trop loin, il ne m’entend pas. Je le rattrape au prochain carrefour, et je dois retourner, perte de temps, perte d’énergie… Et maintenant, il me faut une banque, rapidement. Il n’y en a pas sur notre axe, je fais une tentative deux km plus loin, panne du distributeur. On doit passer à Marjanne, c’est le Carrefour local. Il y en aura bien une. Oui, il y a un distributeur, panne également. J’angoisse pour rien, je n’aime pas rester sans argent.

Je fais quand même mon petit ravitaillement et paye à la carte bleue, je perds aussi du temps car je voudrais acheter un tendeur pour tenir le pied de la remorque qui a tendance à tomber quand je passe dans des trous ou sur du chemin pas très carrossable.

Finalement, pas besoin de se faire du souci, des banques nous allons en rencontrer une tous les 2 km, ouf. Je tire un peu de liquide, jamais trop à la fois en cas de vol, j’en perdrai moins.

Et nous prenons notre rythme de croisière, ou plutôt, nous passons au rythme supérieur. J’ai fait perdre du temps à Alain, il lui faut le rattraper. La route est bonne sur le plan du bitume, la bande de sécurité également. Mais le trafic est dense. Nous traversons une sorte de banlieue sur une dizaine de km. Puis l’on se retrouve rapidement dans des serres, des plantations de toutes sortes, des pépiniéristes, des centres de formation, enfin, tout ce qui touche de près ou de loin à l’agriculture.

On s’arrête justement pour manger devant une école de ce type. Sandwich de saucisse à l’ail acheté à Marjanne. Yaourth, crème au chocolat. J’ai une envie folle d’orange. Il y a de superbes navels sur tous les étalages, je ne peux y goûter… J’ai vu de beaux melons aussi. Je suis les bons conseils de Marie Laure et pratique le régime qu’elle m’a conseillé, de toutes façons, je n’ai pas le choix.

On repart, c’est l’heure de l’école. Un petit jeune vient pédaler avec moi, quelques minutes, il me parle de la France, de Paris. Un petit tour et puis s’en va.

Nous rencontrons plus souvent les hommes et les femmes sur la route. Parfois quelques femmes, aujourd’hui, je vais en saluer plusieurs. Sourire gracieux avec la main qui s’agite harmonieusement. Je ne peux les oublier.

Nous roulons bien, la route est bonne mais le trafic est dense. Les camions klaxonnent, c’est à nous de bouger, on se déporte sur le bande de sécurité. Au départ, elle était bonne, maintenant, c’est du chemin caillouteux. A chaque fois que je reviens sur la route, ce sont des efforts perdus.

Nous avons quelques belles montées et les descentes qui vont avec. Celles-ci ne sont pas dangereuses, l’asphalte est entièrement neuf, et peu de voitures en face, je monte pratiquement à 50 à l’heure, je fais deux tentatives pour voir, cela  passe avec la remorque sans problème, mais je reste en général aux environs de 35. Je me dis que si un obstacle surgit, il faut s’arrêter et je dois tenir compte du poids de mon carrosse africain.

Nous avons déjà fait environ 80 km, il en reste une vingtaine pour arriver à la ville. Je propose à Alain de filer sans m’attendre, il l’a déjà assez fait aujourd’hui, il faut qu’il prenne son pied. Il partira à la recherche d’un camping.

Je poursuis seule, j’aime être seule, seule face au vent, seule face à la nature, seule dans mes rêves, seule, seule seule… C’est une forme de bonheur.

Je m’arrête devant une maison où il ne reste que la façade et les vieilles portes et fenêtres. Je m’imagine ce qu’à pu être cette belle résidence, je photographie les boiseries restantes.

La nuit approche, le soleil fait sa parade dans le ciel, défilé de nuages pourpres, puis ils s’estompent facilement, l’horizon est souvent brumeux en ce moment. J’allume mes feux, je mets la lampe frontale et je poursuis, je n’aime pas pédaler dans la nuit, c’est trop dangereux. Je reste prudente et passe sur le bas côté à chaque arrivée de camions. De toute façons, c’est clair, les chauffeurs klaxonnent, c’est à nous de nous détourner.

L’arrivée est donc difficile mais je gère. J’aperçois les lumières de Tiznit au moins 7 km avant d’arriver, cela m’encourage à appuyer sur les pédales. Alain me prévient qu’il a trouvé un terrain, que le sol sera caillouteux, pas de place pour les tentes, tout pour les camping-cars. Ce n’est pas grave.

Un policier  est à l’entrée du terrain. Il me prévient que c’est bien ici. Alain était parti m’attendre sur la route, je ne l’ai pas vu, deux fois aujourd’hui.

Alain n’aime pas la présence des gendarmes, moi, ils me rassurent, d’autant plus qu’ils sont très aimables et gentils avec le touriste que nous sommes. Il va falloir si habituer car nous allons avoir d’incessants contrôles à partir des étapes suivantes.

Le terrain est un vrai village de camping-cars, c’est impressionnant, tout le monde est déjà calfeutré dans son engin. Seuls quelques individus qui sortent de l’ordinaire circulent encore dont un gars passionné de vélo qui vient voir notre matériel, qui questionne… Une femme originaire de Sarre Union vient discuter et n’en revient pas de mon périple.

Je monte la tente sous un oranger. Le long d’un grillage ente deux cars. Je me sens bien.

La dame me guide vers la douche qui est un peu perdue dans les coins du terrain. J’obtiens la clef de la 7 que je ne trouve pas. Je reviens à la réception, cette fois j’ai la deux. Et, elle est chaude, j’en profite et prends soin de bien me frictionner les muscles après des étapes aussi importantes, ils se détendent.

En arrivant, j’ai vu un petit car immatriculé en 55. Je vais frapper à la porte quelques instants plus tard pour dire bonjour, c’est le premier que je rencontre. Le monsieur, se montre ; la dame pas. Je dois les détourner de Patrick Sébastien. Il articule quelques paroles et à l’air complètement hébété. Le vrai « bof », en fait le car est meusien mais lui serait vosgien. Je laisse tomber et repars à mon emplacement déçue du peu de convivialité de ce monde des autocaristes. Heureusement, qu’il y a de joyeux lurons dans ces files de camions blancs, ceux là se retrouvent régulièrement les hivers et organisent des soirées, des jeux car ce serait mortel.

Nous nous dirigeons ensuite vers la ville pour essayer de trouver un poulet frite pour continuer à parfaire l’estomac. Nous devons marcher longuement avant d’y parvenir. Le repas ingurgité, nous n’avons qu’à traverser la route pour rentrer dans un cyber café. Hélas, je n’obtiens pas la connexion avec mon ordinateur. Les textes ne seront pas encore mis ce soir…

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Lundi 13 décembre 2010 Tamanar – km 27 Route d’Essaouira Camping Atlantica Parc 80 km

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Dimanche 12 décembre 2010 Essaouira – Tamanar 80 km

Fin de nuit crispante, les crevettes passent mal. Sans commentaire.

Alain n’est pas mieux que moi. L’origine de son trouble n’est pas le même que moi. Il a mangé des œufs un peu périmé chez Gérard. Ils ont été intoxiqués tous les deux.

Je suis contente car ses mollets ne sont guère plus vigoureux que les miens. Nous allons donc à un rythme moins  cadencé qui me convient bien pour un nouveau départ plein sud. Le vent et le beau temps sont revenus. Je ne sais pas comment je me débrouille, ce matin, un vent souffle encore de côté/face. Il ne durera pas, chance.

Gérard nous aide à sortir de la ville. Finalement, je ne l’ai pas rencontré comme je l’aurais souhaité. Dommage, mais on se reverra, à Paris ou ailleurs.

Nous grimpons et tombons tout de suite dans des paysages fantastiques de montagne, le soleil nous accompagne, nous changeons de paysage, de climat également. Nous attaquons tout de suite des côtes à 4 voire 6 %. C’est la même difficulté qu’en Espagne. Pas les mêmes angoisses certes.

Pour certains, le bonheur est dans le pré, moi, il est sur le vélo. Même avec les intestins en vrille ! C’est beau, c’est calme, les arganiers bordent les routes, je ne connaissais pas cet arbre, je ne connaissais pas le travail de ramassage et d’exploitation de ce fruits.

Nous faisons des photos. Les paysages nous offrent un espace de paix qu’il est difficile de décrire. C’est vaste, les arbres sont vieux, ressemblent un peu à l’olivier, mais après avoir traversé la région, on ne fait plus la confusion.

Ils font le régal des chèvres qui les escaladent et dégustent le fruit merveilleux. D’après ce que me dit Alain, les gens récupèrent les noyaux dans les selles des bestiaux, il a déjà été digéré, donc l’amande est plus facile à récupérer.

Lors d’un arrêt, je suis attirée par de petits bruits secs et vifs, serait-ce celui de l’éclatement de ces fruits. Nous pénétrons dans une coopérative de femmes. Elles sont à même le sol, c’est un travail méticuleux et précis, tout est organisé. Elles sont regroupées en coopérative. Une plus jeune vient aussitôt nous expliquer la chaîne de l’extraction des matières premières pour faire de l’huile alimentaire et des produits de beauté. Elle veut ensuite nous en vendre, bien sûr. Mais à vélo, rien n’est permis, vous vous en doutez.

En donnant une petite pièce aux femmes, je les félicite de leur initiative et je les encourage à continuer. J’explique que je vais participer au Forum Social Mondial pour défendre les initiatives d’agriculture familiale, pour que ce type de projets se développent et réduisent ainsi la faim dans le monde. Elles discutent aussitôt entre elles et semblent contentes de cet échange. Aussitôt, une jeune fille vient me glisser une savonnette dans la main de leur part. C’est très gênant, mais il faut savoir accepter.

Nous mangeons au bord d’un oued asséché, du pain de la vache qui rit, du yaourt, de la banane… Je ne sais plus quoi manger, je n’ai plus d’appétit, j’ai mal à l’estomac. Quelle barbe…

Un jeune vient nous voir, il veut un dirham. On lui donne une banane qu’il ne mangera pas. Il reste assis à côté de nous. Pendant ce temps, sur la route, nous assistons à  un défilé d’hommes à dos d’âne, ils reviennent du marché de la ville d’à côté. J’aime le pas cadencé de ces animaux et de celui qui les guide. Je vais les filmer un jour. Tous nous font un salut respectueux et gracieux.

Tous les gens nous regardent avec émerveillement sur la route, dans les villages et villes traversés. Les cyclistes sont rares, mais une femme sur cet engin multicolore, cela doit l’être encore plus. On m’encourage, on m’applaudit. Cela ne veut pas dire qu’Alain ne l’est pas, mais je roule souvent derrière lui à une centaine de mètres. Je ne vois pas les réactions à son niveau. Je dis bonjour à tous les gens, ou je donne un petit signe de la main, de la tête. Il faut échanger à tous niveaux.

La route se poursuit, on s’est donné Tamanar comme point de chute. Nous ne pourrons dépasser, cette ville. Nous avons bien eu 50 km de montagne sur les 80 parcourus. Il faut les passer. Y aura-t-il un hôtel pour dormir ? Une ferme aurait fait notre affaire seulement celles que l’on nous a proposées étaient encore trop loin de notre but. Dommage.

Nous arrivons dans une ville assez animée, celle d’un dimanche soir au Maroc, les hommes sont aux terrasses des cafés. Pas d’hôtel. Pas de camping. On se renseigne auprès d’un gendarme, qui ne peut répondre, on nous envoie à la station Africaia, pas de solutions. On s’arrête à la gendarmerie, le garde est à côté de ses pompes, il nous envoie à 30 km, rouler de nuit mon brave monsieur quand on est fatigué ? Vous n’y pensez pas.

Finalement, on revient à l’entrée du village, on demande à un commerçant de dormir sur la terrasse devant le restaurant. C’est accepté. Nuit bruyante, et sommeil saccadé

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Dimanche 5 décembre : Marrakech

Catherine et jean Pierre

Petite nuit, mon sommeil reste trop superficiel. Partager la chambre, c’est bien d’un point de vue économique, mais ce n’est pas reposant quand on n’a pas le même rythme que son voisin…

Le rendez-vous était fixé à 8 heures pour le petit déjeuner mais, il se prendra beaucoup plus tard sur la terrasse. Alain est déjà allé prendre le sien quelque part. Rémy arrive, nous montons au 3ème étage, que c’est agréable. Le soleil étincèle de partout. La journée s’annonce belle. Adeline arrive aussi, c’est agréable de les retrouver parmi nous.

Le gars du snack est, très, très lent, nous attendrons un long moment pour que le service arrive. Les cyclistes sont récompensés, les crêpes, que je n’ose encore goûter, sont excellentes parait-il. Peux pas tout avoir, le soleil, le cadre,  la compagnie et le service !

Rémy et Adeline partent voir un film au Palais des Congrès, Alain et moi en visite touristique. Le Palais Bahia pour commencer. Un joyau des siècles précédents. Quelques centaines de pièces. Des peintures partout aux plafonds, aux portes aux fenêtres et volets. Tous les meilleurs ouvriers qualifiés sont venus y travailler. Le Maréchal Lyautey l’a habité. Comme il avait froid, il s’est fait construire une cheminée. Belle découverte que cet ensemble, photos à l’appui.

Nous poursuivons par les ruines du palais de … et la chaire…. de la mosquée…. (A compléter)

Nous rencontrons un couple de touristes qui se fait photographier par Alain : Catherine et Jean Pierre. Puis une discussion s’enchaîne, comme d’habitude, je parle de ma mission. Photos et on se quitte en se promettant un coucou sur le site.

Les cigognes occupent les murs de cet ancien palais. De nombreux couples de ces échassiers animent le site et font le bonheur des touristes en matière de divertissement. C’est vrai que de par leur proximité, on peut entrevoir  leurs moindres mouvements et la grâce de la femelle est remarquable.

Retour au centre ville pour une petite restauration. Nous essayons un autre restaurant. Manger un couscous légumes ne nous revient pas plus cher que si nous faisions notre popote. Finalement, le premier que nous avons consommé et qui était recommandé par le guide du routard était le meilleur. Je me rééquilibre au couscous légumes sans épices, que c’est bon de pouvoir se réalimenter !

Nous discutons avec des retraités de Cherbourg, un des Monsieur a permis la cosntruction du train minier. Nous avons une conversation très intéressante. Il nous donne pelin de conseils. Que de belles et riches rencontres avons -nous !

Nous décidons de prendre une calèche pour visiter la ville d’une autre manière. Nous la découvrons   dans son ensemble et sans fatigue ! Nous traversons les grands boulevards, le Marrakech d’aujourd’hui avec ses grands hôtels. Les moyens déployés pour le festival nous font sourire, il y a même un semblant de tapis rouge aux abords du palais. Mais la distribution est quasi nulle. En plus, présenter des films sur la place au moyen de deux écrans géants, n’a aucun sens. Trop bruyant, son imperceptible, les gens ne tiennent pas debout le temps du film…

La promenade est assez agréable, le cocher met ses connaissances à notre portée, il est proche de nous, dés que l’on dit que l’on fait du vélo, les gens nous considère autrement.

Il y a de la voiture à Marrakech, de la belle voiture, même vu un humer, les types qui ressortaient de là dedans avaient des objectifs d’au moins 50 cm, ils devaient traquer la vedette.

Séance photo avec les charmeurs de serpents et tout autre amuseur public. J’y mettrai un terme rapidement, il faut payer pour tout, quand on donne une pièce, elle n’est jamais assez importante.

Ensuite, nous retrouvons nos deux amis poitevins, nous partageons un nouveau moment de plénitude sur la terrasse et admirons le coucher de soleil. Ils ont rendez-vous avec leur patron sur la place, c’est un américain, chez qui ils travaillent pendant une quinzaine de jours.

La soirée se terminera sur une terrasse d’un restaurant de la place illuminée de lumière et de personnages de toutes sortes. Les souks sont toujours ouverts. Sous la fenêtre, il existe un immense parking à vélo, motos, scooter. De quoi rivaliser avec ceux de Hollande.

Un peu d’internet et au lit, demain nouvelle étape, longue étape même.

 

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Samedi 5 décembre : Marrakech (Repos)

La nouvelle du jour, c’est que ma « tourita » semble se calmer. Le couscous légumes m’a revigoré, désolée de vous exprimer ces détails. Mais j’attendais tellement ce moment que je ne peux le passer sous silence. Je viens de faire une expérience que je n’imaginais même pas. Je n’aurais jamais pensé  que le corps humain pouvait autant donner sans être alimenté. En plus, ce sont mes plus grandes étapes que j’ai réalisé dans cet état second…

Ce matin, nous mettons nos affaires en ordre. Lessive pour commencer. Nous mettons sécher le linge sur la terrasse de l’hôtel. Les femmes de ménage sont très ouvertes avec la clientèle et ne savent que faire pour elle. Si vous voulez un jour vous offrir un WE à Marrakech en plein centre Médina dans un petit hôtel bien et pas cher : n’hésitez pas, réservez au 0524443805 100 DH pour deux. (env.10 euros) à 50 mètres de la place Jemâa el-Fna.

Nous étudions le planning, comme nous avons un jour d’avance sur les prévisions, je propose à Alain de passer une journée de plus ici pour que je me refasse une santé après ces jours difficiles. Le couple de jeunes rencontrés à Alméria vient nous rejoindre en soirée.

Nous terminons notre carnet de bord et allons mettre notre site à jour. J’ai plus de 100 messages à traiter. Ce n’est pas évident. Je voudrais mettre davantage de photos mais tout cela prend du temps j’en ai très peu. J’en dépose quelques unes malgré tout.

L’après midi, nous prenons la température de la ville, le festival du film de Marrakech vient de commencer. La ville est en effervescence. Nous cherchons les points les plus importants à visiter. On discute ça et là, on tourne, on retourne. On découvre un nouveau palais royal et une nouvelle résidence. Je pense qu’il en existe dans chaque ville principale. Quelque  fois, même en campagne, comme entre Rabat et Casa ! Ce doit être dur à gérer tout cela, le Roi ne doit pas s’y retrouver avec ses costumes, chaussures et cravates, à moins qu’il ait le même exemplaire dans chaque palais ! Devant l’entrée, se tient toute une garde rapprochée. Le roi est dans la ville, il  inaugure le festival.

Nous cherchons le palais Bahia à visiter, c’est déjà trop tard, on reviendra demain. Du coup, je rentre dans les herboristeries, les centres artisanaux, on tombe à nouveau dans le souk qui aboutit sur la place, nous l’avons pénétré dés notre arrivée. C’est gai à voir, on se laisse attirer par les parfums, les odeurs ou par les vapeurs. Tout dépend où l’on situe ses priorités ! Adeline et Rémy ne devraient pas tarder à arriver, je rentre à l’hôtel pour les y accueillir. Effectivement, on se retrouve rapidement aux abords de la place. Ils prennent la dernière chambre libre de l’hôtel après avoir vivement négocié pour coucher sur la terrasse, sans résultat. Nous retrouvons Alain et entrons vite dans nos anecdotes réciproques de voyage à vélo. Leur histoire de rayons est unique. Ils ont cassés plus de cent pour arriver ici et sont prêts à en casser autant pour reprendre la route, direction le Sénégal. Nous allons nous offrir un petit restau sur la place qui nous tend les bras. Finalement, nous proposons de nous retrouver dés que possible et de poursuivre ensemble pour traverser la Mauritanie.

Ils finissent la soirée en amoureux, Alain va prendre son cinquième repas et moi je retrouve le calme de la chambre. J’ai besoin de ma part de solitude.

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Vendredi 3 décembre : Skour-Rehamma – Marrakech 100 KM

L'hôtel Essaouira Marrakech

 

 

Le tajine d'Alain

Mon assiette de riz à l'eau

La nuit est bonne malgré le réveil agité d’une « tourista » qui n’en finit pas. Marie-Thé m’appelle de très bonne heure pour demander de mes nouvelles, elle a rêvé de moi. Elle me conseille de prendre l’avis d’un médecin, j’appelle à nouveau Marie Laure qui me dit de consulter dés mon arrivée sur Marrakech. Seulement, il faut y arriver.

Je pars avec une tisane verveine dans l’estomac, enfin, quand je dis tisane, elle n’est pas infusée, c’est plutôt de l’eau chaude. Les feuilles achetées la veille ne doivent pas être sèches.

Le départ est aussi agité que mon réveil. Je dois angoisser, je dois être crevée tout simplement. Du mal de m’activer et encore plus de ranger. Je demande au gardien de revenir dans une demi heure, suis pas bien. Une petite toilette me redonne un peu de vigueur. Alain revient du petit déjeuner, nous nous activons. Tout est près. Nous sortons les vélos et bagages, et merde, la roue arrière de mon vélo est crevée. Faut bien que cela tombe aujourd’hui. Alain me la retire. Mais c’est compliqué de faire cela sur place, nous sommes dans la gadouille en plus. Je l’emmène chez un mécano. Lui-même et ses deux apprentis, deux gamins de 14 ans me réparent cela très bien. Mes pneus, c’est compliqué sans l’être, il faut bien les centrer et les regonfler au maximum, ils comprennent tout de suite. Chacun son métier.

Enfin, nous partons. Les vues sont magnifiques, le soleil brille de quoi remonter le moral, ce n’est pas qu’il est bas, je dois simplement franchir chaque difficulté qui m’arrive. Et sans doute l’angoisse des cents kilomètre à parcourir n’y est pas pour rien. Heureusement, nous avons un vent très favorable de dos, et nous avançons bien même dans les montées.

Nous traversons un massif assez important, sans doute le Rehamna. Un contre fort du moyen Atlas. Le géologue pourra me dire plus tard. N’est-ce pas Paul ?

Nous  nous arrêtons manger Ben-Guerir, Alain pense que je vais guérir et remonter la pente. Marie-Thé doit m’envoyer des ondes, je vais bien m’en sortir. C’est vendredi, l’heure de la prière approche, une excitation règne dans la ville. Nous cherchons un restaurant qui pourrait m’offrir du riz. Mais impossible, tagines ou rien du tout. Je vais donc chercher ma boite de riz et demande si on peut m’en faire cuire. C’est OK. Alain s’offre un super tagine, mouton légumes pendant que je vais déguster une bonne assiette de riz à peine passée. Comme le milieu médical m’a conseillé de boire l’eau d’amidon du riz, c’est parfait.

Repas rapide, départ rapide, je ne sais pas ce qu’il m’a pris Alain me demande de passer devant pour aller à mon rythme. On fait 23 km en une heure. J’ai une forme pas possible. Je n’y comprends rien. Le corps humain a des ressources inestimables.

Il y a un bus, porte qui s’ouvre, qui me double comme un fou en me frôlant pratiquement, si je ne m’étais pas détournée, c’était l’accrochage. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je roule avec un œil constant sur le rétroviseur. Mais finalement, avec ce que j’ai connu en Espagne, j’en reviens à dire que ce n’est pas pire. Autrement, sans doute.

L’heure suivante sera plus difficile, que manger pour combler le creux de l’estomac ? Je sors quelques gâteaux secs d’Amina que je mange paisiblement, coca aidant, et on continue ; il reste 45 km que l’on va franchir allègrement pour arriver dans la belle ville rose de Marrakech aux environs de 17 h 30 / 18 heures. La chaîne de l’Atlas nous est apparue depuis un moment, on distingue bien les différents sommets qui sont d’ailleurs enneigés. Nous traversons également une superbe palmeraie mais je pense qu’il en existe une plus  typique encore sur la route de Fes.

La route s’élargit, les hôtels de luxe apparaissent. C’est un autre Maroc qui s’ouvre à nos yeux.

Nous avons repéré un hôtel sur le guide qui pourrait nous convenir. Seulement, c’est le début du festival du film qui commence, aura-t-il des chambres de libres ? Oui, nous en trouvons une avec deux lits d’1 m 60, ils doivent tous avoir cette taille ici.

Un hôtel ancien magnifique à 100 m de la place Jemaâ el-Fna. Après les galères des jours précédents, nous n’en revenons pas. Nous n’en revenons pas, la porte franchie, nous découvrons le charme des patios. Et pas cher. 200 dirhams (20 euros environ) 10 euros chacun, vous comprendrez pourquoi on partage quelques fois la même chambre. Financièrement, on s’en sort, mais il faut faire attention, l’Espagne nous a coûté assez cher. Le Maroc, c’est plus abordable, même si  le niveau de vie est plus élevé que je l’imaginais.

Nous faisons un tour rapide de la place, pénétrons dans les souks pour prendre l’ambiance. Quelle effervescence ! J’ai tout de suite une idée de l’artisanat local. La maroquinerie, la ferblanterie, les herboristes, la tapisserie, tout est là sous mes yeux.

Nous mangeons en bordure dans un restaurant qui m’a attiré en passant. Je meurs de faim, je vais essayer un couscous nature aux légumes. Je n’en peux plus de ne pas manger. Auparavant, je protège la tuyauterie avec Smecta, et ça marche. Ouf. Les médocs doivent commencer à faire leur effet.

Puis, je rentre me mettre au chaud avec l’espoir que des jours meilleurs vont revenir.

Demain, visite de la ville.

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Lundi 29 novembre 2010 : Casablanca

Pluies torrentielles. Impossible de partir. Alain en profite pour aller acheter chambres à air et me trouve avec bien des difficultés une gourde. Il est accompagné par l’ami de Casa. Le pauvre, il rentrera épuisé, pas l’habitude de marcher autant dans la ville et fait une grande sieste l’après midi pour récupérer !

Que fait-on dans un hôtel très, très moyen quand on ne peut mettre un pied dehors sans se faire canarder ?

-        On met à jour ses comptes rendus,

-        On écrit des cartes postales,

-        On va au cyber café,

-        On sort pour manger.

-        Essayer d’aller voir une exposition

Mais à chaque sortie, on rentre trempés, l’humidité est tellement forte que rien ne sèche. La journée passe je ne sais comment mais elle passe. Le déluge ne s’arrête pas de la journée mis à part une éclaircie d’une heure environ qui change tout dans l’organisation de la Médina.

Aujourd’hui, je regarde les Marocains d’un œil différent. Je réfléchis au poids de la religion, du patriotisme. En France, les jeunes ne savent pas ce que c’est d’être libre, en pensée comme en action. Les références aux valeurs de la République sont loin d’être contraignantes par rapport à ce que l’on voit ici.

Séance Cyber café désolante. Je ne peux plus  ouvrir le blog pour mettre les textes à jour. J’ai dû faire une erreur la veille. Je n’arrive plus à envoyer mes mails, ni par outlook, ni par orange. Cela m’énerve car j’ai été prolixe en écriture et je voulais rapidement vous en faire profiter.

Petit tour sur la place du commerce, l’ami photographe est à son poste. Un match de foot va avoir lieu dans quelques instants, la terrasse se remplit. Des jeunes, des moins jeunes. Je n’y resterai pas. Retour à l’hôtel où je me fais du chocolat chaud avec tartines.

Alain m’expliquera dans la soirée que la plupart des présents vont allumer leurs pétards. Ils en offrent spontanément !

La météo n’est pas bonne, ce mauvais temps doit durer jusque jeudi. S’en servir pour prendre des forces telle est ma devise.

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Dimanche 28 novembre 2010 : Mohammédia – Casablanca 26 km

Petit déjeuner raisonnable, et c’est parti. Non, presque, le vélo d’Alain est crevé. Changement de chambre à air sur le trottoir car une personne vient récupérer la clef de l’appart.

Un monsieur accoste Alain, il est marocain et réside en Suède. Il vient passer ses vacances régulièrement ici. Il donne quelques conseils, ne pas boire d’eau du robinet par exemple. C’est ce que je fais. Les gens nous parlent beaucoup, il faut se faire violence pour les quitter.

Essai de gonflage dans les stations sans résultats malgré l’adaptateur que je possède et qui fonctionnait en Espagne. C’est dimanche les boutiques sont fermées.

Nous prenons la route côtière mais ne voyons pas la mer, on la respire simplement. Nous traversons une zone industrielle sans grand intérêt.

Je constate que le Maroc est un pays en pleine évolution. L’industrie est présente. Des travaux de grandes ampleurs sont programmés ici et là dans tous les domaines surtout touristique et même culturel. A Rabat par exemple, se construit un grand musée d’art contemporain. J’ai oublié de dire aussi qu’un tramway doit relier Salé à Rabat, il devrait entrer en fonction rapidement.

Nous pénétrons Casablanca sans nous en rendre compte, et subitement, j’aperçois la grande mosquée. Nous ne sommes plus loin du centre ville. Un panneau indique aussi l’auberge de jeunesse, nous sommes donc aux abords de la Médina. Il reste à la pénétrer pour trouver l’hôtel de la victoire. Je pousse le vélo quand un monsieur d’un certain âge se dirige vers moi. Plus de soucis à se faire, il nous y emmène et devient ainsi notre guide de Casablanca. Il s’appelle Mohamed Buizi. Il a vécu  en France, travaillait dans un centre de personnes âgées dans le 5ème arrondissement de Paris situé à côté de la résidence du Président Mitterrand. Il est photographe de métier. Dans la suite de la discussion, on comprend tout de suite que c’est un artiste avec toute la philosophie qui en découle.

Il a été élevé dans un orphelinat financé par le ministère jeunesse et sports français à la sortie de la guerre et ne l’oubliera jamais. Il nous cite tous les noms des personnes qui géraient cet établissement. Quand il comprend que j’étais de Jeunesse et Sports, il me demande de lui retrouver le livre où était inscrit son nom. Je doute que le musée de jeunesse et sports ait des traces de cette institution, mais sait-on jamais ?

Il nous explique que Madame Liautey, qui les visitait régulièrement, le prenait dans ses bras elle arrivait avec des camions de matériel dont des jouets de toutes sortes. Ses yeux brillent, je suis époustouflée par cette mémoire intacte. Dans l’après midi, je le filmerai.

Il nous emmène dans le secteur d’un petit marché de quartier très familier. Nous goûterons à la cuisine traditionnelle faite sur place par des fatmas impressionnantes tant par le verbe que par la taille. C’est drôle tout cela. Le repas poisson est excellent. Mohamed me conseille de prendre le reste de citron et de me laver les mains à la fontaine toute proche. Très délicat en plus, cet homme.

Il y a une grosse manifestation en ville, à cause des évènements de Laâyoune. J’aimerais voir même si je pense que c’est partisan. Ce monsieur se propose de m’y emmener. Pas envie de voir la mosquée que je connais déjà pour y l’avoir visitée de long en large il y a deux à trois ans. Hélas, la manif est terminée, elle commençait ce matin à 10 heures. Les manifestants s’éparpillent, en brandissant soit le drapeau, soit la photo du roi sur la poitrine. La jeunesse semble beaucoup plus patriotique que la nôtre. Mais est-ce spontané ?

Nous revenons dans son secteur de prédilection, le petit café devant l’auberge de jeunesse, là où je l’ai trouvé ce matin. Il me parle de son travail, ici. Il a été 10 ans père aubergiste. De ce qu’il y a vécu. Il a trois vies cet homme ! De ses rencontres aussi, avec la femme du président canadien qui venait s’y installer pour rencontrer les gens, trouver la vraie vie. Il me montre des témoignages de jeunes internationaux, me parle de l’histoire de la ville, m’emmène au port d’où l’on se fait virer par un policier un peu sectaire…

Il a aussi la magie en prédilection et me fait trois ou quatre tours qui me laissent pantoise. Quel homme !

Entre temps, les commerçants de la Médina ouvrent les magasins, l’animation reprend son cours. C’est bientôt l’effervescence d’un dimanche après midi.

A la terrasse du café, un couple de jeunes vient s’installer à nos côtés. On discute d’emblée. La jeune fille n’est pas voilée, manifestement, elle tient un discours différent de celles que j’ai pu rencontrer jusqu’ici. C’est bien. Peut être la manière de vivre de la future génération ? Nous terminerons la soirée ensemble ; ces deux jeunes nous emmènent dans un quartier populaire pour acheter des sandwichs aux crevettes délicieux, puis à déguster une soupe d’escargots et nous font visiter la ville illuminée en nous donnant des détails explicatifs très judicieux pour une approche plus facile.

Il existe une association de femmes qui géré l’implantation des boutiques de ce fameux breuvage d’escargot. Cette tâche est réservée aux femmes seules. Toutes les implantations sont numérotées. Retenez le N° 66, succulent parait-il. Personnellement, je n’ai pas osé y goûter, je suis fragile et doit faire attention à tout, j’ai de trop mauvais souvenirs de mes voyages sénégalais, la prudence est donc de rigueur.

 Retour à la case départ, au petit café de la place du commerce, je me dérobe discrètement pour aller faire un petit tour au cyber bien que je n’aie pas de textes « prêts à poster ». Une discussion avec mes proches est toujours la bienvenue et me permet de poursuivre dans les meilleures conditions.

Demain la route doit continuer vers Marrakech.

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Samedi 27 novembre : Rabat – Mohammédia 77 km avec vent et tempête !

Vendredi 26 :

Il n’y a pas grand-chose à signaler sur la journée d’hier vendredi, je n’en ferai pas un compte rendu spécifique. Le matin, révision et rangement du matériel. Quand j’ai remonté la roue du vélo, elle n’était pas encore au point, nous sommes retournés chez  un mécano. Un jeune d’à peine 20 ans a tout de suite compris ce qui n’allait pas, du coup, je lui ai fait remettre le pneu d’origine, il fallait simplement bien le centrer et surtout le gonfler à bloc. Et tout à été  réglé. Enfin, je pouvais repartir confiante. Entre temps, un jeune gamin, sans doute, me dérobe ma gourde. C’est plutôt embêtant.

Au sujet de mon vélo, je tiens à remercier mon fils du choix qu’il a fait pour les roues. Si j’en avais eu une normale, je peux vous dire qu’elle aurait été complément repliée par le choc avec le 4 X 4.

L’après midi, Amina tenait à nous faire visiter Salé, la grande mosquée en particulier, je ne sais pas ce qui s’est passé un type a voulu nous guider et nous n’avons eu que des ennuis, je n’avais qu’une idée en tête sortir de là, le plus rapidement possible.

Le chauffeur de taxi n’a pas écouté la demande d’Amina qui voulait repasser par une pâtisserie qu’elle connaît bien. Du coup, arrivée à la maison, elle lui a demandé de la reconduire dans Salé ville. Ah, cette femme, elle est repartie faire des achats pour nous remplir les sacoches de gâteaux, fruits et j’en passe.

La soirée a été un peu tristounet… Ce matin, nous avons du mal à la quitter, il faut dominer ses sentiments. Espérons qu’elle va pouvoir obtenir son passeport cette année, et venir découvrir la France et … mon village.

Amina aura été notre logeuse, notre restauratrice, notre guide, notre facilitateur, notre interprète pour ces jours passés à Salé et Rabat, j’aurais aimé l’emmener dans mon carrosse africain, d’autant plus qu’elle était d’accord ! Je tiens à la remercier vivement ainsi que Paul qui bien sûr y est pour beaucoup dans cet accueil marocain.

Samedi :

Nous avons de bons conseils, donc nous traversons Salé et Rabat pour gagner la route du bord de mer sans problème. Le temps, ce matin, n’est pas terrible, nous faisons avec, comme on dit, vent fort tantôt de côté, tantôt de face, puis le soleil apparaît, ce qui change tout, puisque la mer passe du gris au bleu/vert. Mais le vent ne faiblit pas, au contraire il ne fait que progresser.

La route est bonne, comme c’est samedi, elle est sans doute moins fréquentée qu’en pleine semaine. Il y une bonne largeur pour la bande de sécurité, nous roulons donc sur cette partie. Le revêtement est de bonne qualité. Peu de montées, seulement quelques côtes à 3 ou 4 %, cela pourrait être une étape idéale si ce n’était le vent.

D’un côté, nous avons la mer, une côte assez rocheuse, les vagues bien sûr, sont à la fête. De l’autre, c’est la campagne. Comme il pleut un peu, tout est vert. C’est beau.

 Dans cette partie du Maroc, les gens conduisent mieux, je ne me sens pas en insécurité. Cela me soulage car j’avoue que je suis assez traumatisée par l’accident.

A chaque rond point, la gendarmerie royale est présente. Quel étonnement quand, les gendarmes se mettent au garde à vous pour mon passage !

Tout au long de la route, nous rencontrons des petits paysans qui viennent vendre leurs produits. Légumes, champignons, volailles aussi. Des poules superbes comme on n’en voit pratiquement plus en France. Un grand étalage fruits et légumes me fait rêver. Nos bagages sont plein à craquer et la charge est lourde à traîner, n’en rajoutons pas.

Pour le repas, nous arrêtons sur une aire de station service, car jusqu’ici nous n’avons pas trouvé grand-chose. J’ai des vivres mais il faut mieux les garder au cas où ? Alain est sorti quand je me fais interpeller par les voisins de table, qui s’étonnent de la présence des deux cyclistes. Ils n’en reviennent pas de la distance déjà parcourue, pourtant ce voyage est à la portée de tout sportif qui en a envie. Si j’arrive à le faire, cela veut dire qu’une majorité  de personnes ferait encore beaucoup mieux que moi ! Nous discutons un moment, mais je ne parle pas trop de la nature du projet ni de ce qui va se dérouler à Dakar, mieux vaut rester discrète par moment… Ce monsieur est accompagné de deux français, d’un allemand et d’un marocain. Et nous consommons le repas. Poulet au safran et frites. J’essaie de préserver mon système digestif et ne tâte pas trop de la nourriture pigmentée. Nous jetons un œil sur l’alignement de tajine qui mijote doucement sur le côté. Je n’ai pas le réflexe photo dommage.

Une demi-heure plus tard, il se lève et vient nous dire qu’il a réglé la note. Alors là, heureusement que nous sommes assis, nous ne réalisons pas bien ce qui nous arrive. C’est pourtant bien cela. Que dire, que faire, sinon accepter ? En sortant, les hommes tournent autour de la remorque. N’ont jamais vu cet engin, sans doute ! Belle leçon encore.

Sous le coup de l’émotion, j’oublie de le photographier. On échange nos adresses, il est intéressé par la suite du parcours. Il nous donne aussi quelques conseils. Attention au sud marocain… C’est un administrateur des « Grands Moulins SKIRAT ».

Nous enfourchons à nouveau les bécanes, nous devons lutter de plus en plus fortement contre ce vent qui ne cesse de s’intensifier.

C’est l’automne ici aussi, les arbres ne jaunissent pas comme en France, par contre, à Rabat notamment, c’est la taille. Des garnitures des jardins, mais aussi des palmiers dans les villes. On taille les palmes et on rase le tronc. La verdure est présente partout dans la ville de Rabat. En plus des travaux du tramway, nous avons dû affronter aussi le travail des jardiniers.

La pluie se met à tomber sous le soleil, un immense arc en ciel envoute le ciel derrière nous. C’est une petite pluie qui ne dure pas mais qui traduit bien que le temps est détraqué.

Nous terminons dans une vraie tempête, dans le style de ce que nous avons connu en Espagne. Pour une reprise, c’en est une ! Nous ne pouvons atteindre Casa, il reste 30 km, c’est préférable de chercher un hébergement à Mohammédia.

Après un contact infructueux dans un hôtel, nous acceptons la proposition de passer la nuit dans un appartement meublé. Et quelle surprise ! Nous pénétrons dans un salon immense. Je ne comprends rien de ce que je découvre, il me faut un temps pour réaliser lorsque nos vélos sont rangés dans une courette contigüe et que nous nous trouvons seuls que ce décor nous appartient pour la nuit.

C’est immense,  des tentures, du velours, des coussins, il y en a partout, tout en bleu. Il ne manque qu’Internet ! Je pense que ce lieu appartient à des personnes d’un rang assez aisé de la société marocaine, du monde du droit sans doute à voir les livres dans la pièce voisine, qui ont dû être mutés quelque part.

Nous prenons un repas léger de riz et divers, j’essaie de recadrer mon système digestif après ces jours de repas gargantuesques.

Nous prenons quand  même nos précautions pour la nuit en attachant les vélos, mettant sécurité aux portes, etc, etc. Je passe une nuit agréable dans un grand lit d’un mètre soixante de largeur.

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