Vendredi 3 décembre : Skour-Rehamma – Marrakech 100 KM

L'hôtel Essaouira Marrakech

 

 

Le tajine d'Alain

Mon assiette de riz à l'eau

La nuit est bonne malgré le réveil agité d’une « tourista » qui n’en finit pas. Marie-Thé m’appelle de très bonne heure pour demander de mes nouvelles, elle a rêvé de moi. Elle me conseille de prendre l’avis d’un médecin, j’appelle à nouveau Marie Laure qui me dit de consulter dés mon arrivée sur Marrakech. Seulement, il faut y arriver.

Je pars avec une tisane verveine dans l’estomac, enfin, quand je dis tisane, elle n’est pas infusée, c’est plutôt de l’eau chaude. Les feuilles achetées la veille ne doivent pas être sèches.

Le départ est aussi agité que mon réveil. Je dois angoisser, je dois être crevée tout simplement. Du mal de m’activer et encore plus de ranger. Je demande au gardien de revenir dans une demi heure, suis pas bien. Une petite toilette me redonne un peu de vigueur. Alain revient du petit déjeuner, nous nous activons. Tout est près. Nous sortons les vélos et bagages, et merde, la roue arrière de mon vélo est crevée. Faut bien que cela tombe aujourd’hui. Alain me la retire. Mais c’est compliqué de faire cela sur place, nous sommes dans la gadouille en plus. Je l’emmène chez un mécano. Lui-même et ses deux apprentis, deux gamins de 14 ans me réparent cela très bien. Mes pneus, c’est compliqué sans l’être, il faut bien les centrer et les regonfler au maximum, ils comprennent tout de suite. Chacun son métier.

Enfin, nous partons. Les vues sont magnifiques, le soleil brille de quoi remonter le moral, ce n’est pas qu’il est bas, je dois simplement franchir chaque difficulté qui m’arrive. Et sans doute l’angoisse des cents kilomètre à parcourir n’y est pas pour rien. Heureusement, nous avons un vent très favorable de dos, et nous avançons bien même dans les montées.

Nous traversons un massif assez important, sans doute le Rehamna. Un contre fort du moyen Atlas. Le géologue pourra me dire plus tard. N’est-ce pas Paul ?

Nous  nous arrêtons manger Ben-Guerir, Alain pense que je vais guérir et remonter la pente. Marie-Thé doit m’envoyer des ondes, je vais bien m’en sortir. C’est vendredi, l’heure de la prière approche, une excitation règne dans la ville. Nous cherchons un restaurant qui pourrait m’offrir du riz. Mais impossible, tagines ou rien du tout. Je vais donc chercher ma boite de riz et demande si on peut m’en faire cuire. C’est OK. Alain s’offre un super tagine, mouton légumes pendant que je vais déguster une bonne assiette de riz à peine passée. Comme le milieu médical m’a conseillé de boire l’eau d’amidon du riz, c’est parfait.

Repas rapide, départ rapide, je ne sais pas ce qu’il m’a pris Alain me demande de passer devant pour aller à mon rythme. On fait 23 km en une heure. J’ai une forme pas possible. Je n’y comprends rien. Le corps humain a des ressources inestimables.

Il y a un bus, porte qui s’ouvre, qui me double comme un fou en me frôlant pratiquement, si je ne m’étais pas détournée, c’était l’accrochage. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je roule avec un œil constant sur le rétroviseur. Mais finalement, avec ce que j’ai connu en Espagne, j’en reviens à dire que ce n’est pas pire. Autrement, sans doute.

L’heure suivante sera plus difficile, que manger pour combler le creux de l’estomac ? Je sors quelques gâteaux secs d’Amina que je mange paisiblement, coca aidant, et on continue ; il reste 45 km que l’on va franchir allègrement pour arriver dans la belle ville rose de Marrakech aux environs de 17 h 30 / 18 heures. La chaîne de l’Atlas nous est apparue depuis un moment, on distingue bien les différents sommets qui sont d’ailleurs enneigés. Nous traversons également une superbe palmeraie mais je pense qu’il en existe une plus  typique encore sur la route de Fes.

La route s’élargit, les hôtels de luxe apparaissent. C’est un autre Maroc qui s’ouvre à nos yeux.

Nous avons repéré un hôtel sur le guide qui pourrait nous convenir. Seulement, c’est le début du festival du film qui commence, aura-t-il des chambres de libres ? Oui, nous en trouvons une avec deux lits d’1 m 60, ils doivent tous avoir cette taille ici.

Un hôtel ancien magnifique à 100 m de la place Jemaâ el-Fna. Après les galères des jours précédents, nous n’en revenons pas. Nous n’en revenons pas, la porte franchie, nous découvrons le charme des patios. Et pas cher. 200 dirhams (20 euros environ) 10 euros chacun, vous comprendrez pourquoi on partage quelques fois la même chambre. Financièrement, on s’en sort, mais il faut faire attention, l’Espagne nous a coûté assez cher. Le Maroc, c’est plus abordable, même si  le niveau de vie est plus élevé que je l’imaginais.

Nous faisons un tour rapide de la place, pénétrons dans les souks pour prendre l’ambiance. Quelle effervescence ! J’ai tout de suite une idée de l’artisanat local. La maroquinerie, la ferblanterie, les herboristes, la tapisserie, tout est là sous mes yeux.

Nous mangeons en bordure dans un restaurant qui m’a attiré en passant. Je meurs de faim, je vais essayer un couscous nature aux légumes. Je n’en peux plus de ne pas manger. Auparavant, je protège la tuyauterie avec Smecta, et ça marche. Ouf. Les médocs doivent commencer à faire leur effet.

Puis, je rentre me mettre au chaud avec l’espoir que des jours meilleurs vont revenir.

Demain, visite de la ville.

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