> Irène / "Andréa"
Traverser le DESERT, un vieux rêve !
Pourquoi ce voyage ?
L'idée m'en est venue alors que je traversais l'Atlantique en 1994, le voilier sur lequel je naviguais se trouvait dans les mers du Cap Vert. Portée par les vagues, j'étais dans un autre monde, après l'immensité de l'océan, j'ai eu soudain envie de désert, c'est ainsi que je fis le vœu de le traverser le moment venu. Aujourd'hui, alors que l'heure de la retraite vient de sonner, j'ai besoin de " larguer les amarres ".C'est vital après ces vingt huit années au service des jeunes, des associations. Combien de défis leur aurais-je permis de réaliser ? Aujourd'hui, c'est du mien qu'il s'agit, il n'est pas moindre, je le sais, mais je me dois de le tenter.
Un nouveau voyage initiatique, quête spirituelle, espace symbolique sans doute vers lequel j'ai besoin de rouler pour faire la transition entre l'avant du travail et l'après du temps libre.
Pourquoi le vélo ?
Le vélo fait partie de ma vie depuis ma plus tendre enfance. Il ne m’a pas quittée. Il a égayé mes plus belles vacances, seule, entre amis ou en famille et m’a fait traverser de nombreuses régions de France, il m’a aussi permis de découvrir quelques îles lointaines. J’ai aussi fait corps avec lui sur le grand chemin de Compostelle, vers une ville du bout du monde, voie mythique ouverte par les pèlerins venus de France.
Le vélo dans ce projet va me permettre de pousser les frontières du quotidien pour voir l’horizon loin, de faire aussi un pied de nez à la société de consommation. Il n’est nullement question de battre des records, d’ailleurs je n’en serais pas capable mais de briser la routine, sans aucun doute, de rencontrer des gens nouveaux, de retrouver la joie d’être libre en parcourant les espaces…
La vitesse ne sera donc pas du voyage.
La viabilité du projet
Etre une femme :
Le projet est à peine couché sur le papier que les remarques fusent déjà. Est-ce bien raisonnable ? Ce sont des remarques que j'avais déjà entendu avant le départ pour la traversée de l'Atlantique.
Oui, je suis une femme, non pas que je manque d'audace ou de courage mais je pense que pour diverses raisons, il valait mieux que je sois accompagnée.
Je sais que j'entre dans une activité corporelle qui ne va pas être évidente, que je vais devoir vaincre la fatigue, les souffrances articulaires et musculaires, mais je fais confiance à mon courage et à ma volonté devant l'obstacle des montées, de la pluie ou encore de l'incertitude de l'arrivée.
Stevenson disait que " la marche est une méthode d'immersion dans le monde, un moyen de se pénétrer de la nature traversée, et de se mettre en contact avec un univers inaccessible aux modalités de connaissance ou de perception de la vie quotidienne. Au fil de son avancée, le marcheur élargit son regard sur le monde, plonge son corps dans des conditions nouvelles. "
J'en pense autant du vélo. Je l'ai vécu sur le Chemin de Compostelle.
Sur ce parcours, j'ai aussi connu des angoisses, pourtant, j'ai vaillamment passé les cols, voire même réussi quelques exploits sportifs.
Mes motivations
Au départ, j'avais prévu de réaliser ce voyage en roue libre, sans contrainte, au gré du vent et de la route. Puis, j'ai imaginé parler des actions de mon association les soirs à l'étape pour financer un projet à mon arrivée pour un groupement de femmes ou pour les enfants des rues de Dakar. Enfin, le hasard, faisant bien les choses, j'apprends que le prochain FSM se déroulera à Dakar.
Vaste espace de rencontre où mon ONG est chaque fois largement représentée, je ne pouvais que me servir de l'actualité pour intensifier mon projet et faire connaître l'action d'un tel évènement au public que je vais rencontrer tout au long de la route et faire de Peuples Solidaires en association avec Action Aid mon premier partenaire.
Outre mes motivations personnelles, ce projet en m'associant à une organisation prend une nouvelle dimension