Samedi 30 novembre : Callafes – Torre del la Sol 73 km

Nuit mouvementée. Alors que je me retrouvais sur l’Atlantique et que j’étais repartie dans mes rêves, Claude n’a pas vécu les mêmes choses.

C’est vrai que la mer qui s’abat sur la coque d’un voilier, sur une jetée ou sur un mur fait un boucan du diable. Il faut être habitué car la nuit, les éléments prennent un sens totalement différent.

Vers minuit, une heure, elle a dû m’appeler pour me dire que la mer avançait, dans mon sommeil, j’ai dû lui répondre qu’il n’y avait pas de marrée qu’elle pouvait dormir tranquille. En plus, il y avait des caravanes tout au long de cette jetée, s’il y avait eu le moindre risque, leurs propriétaires les auraient placées ailleurs. Le sommeil m’a repris mais Claude a dû imaginer un tsunami proche, elle a évacué vélo et matériel. Le matin, elle n’était pas très claire mais cela ne l’a pas empêchée de mener le train ! Elle est plus à l’aise sur son vélo que dans l’eau, ou sur l’eau plutôt, elle le dit elle-même.

Nous sommes sorties du camping comme nous y sommes entrées sans voir un être vivant. Nous avons même trouvé de l’eau courante et avons pu faire un brin de toilette.

Bon départ sans trop de vent. Nous décidons de faire les courses à Carrefour pour acheter ce que l’on ne trouve pas dans les petits supers markets espagnol. Il y a des zones commerciales qui ressemblent en plus petit à celles de France. Avec Carrefour, Décathlon, Leroy Merlin, Brico Dépôt, Mac do… et j’en passe.

Comme j’ai du retard dans l’envoie des compte rendus, nous décidons d’aller manger à Mac Do pour la connexion Internet.

Hélas, nous prenons le repas et nous nous apercevons que la Wi fi ne fonctionne pas. Je rage de m’être faite avoir.

Puis l’on repart sur cette nationale 340. Par moment, elle est épouvantable. Camions sur camions. Heureusement, ils nous respectent. Mais c’est tuant.

Nous découvrons des vergers complets d’arbres qui semblent avoir tout donné. Ils sont souvent sur une étendue de fleurs blanches, c’est très joli à regarder. A un moment, je m’arrête pour y voir de plus prêt, et j’ai la réponse, ce sont des amandiers. Après les oliviers, les orangers, les mandariniers, voilà les amandiers. Belle révision des cours de géographie.

Puis comme d’habitude, nous cherchons un camping, nous en faisons plusieurs puis nous trouvons un super camping avec plain d’étoiles mais pas très cher. Avant la réception, nous sommes guidées  par un … puis les vélos à peine posés, un jeune homme surgit et demande à la personne de l’accueil de venir les voir, il y a un super vélo qu’ils n’ont jamais vu. Ce n’est pas le vélo, c’est la remorque ! Du coup, nous recevons un traitement de faveur et nous en profitons largement !!!

Arrivée sur notre emplacement, autre accueil par deux couples, un allemand et un suisse/allemand. Ils nous prêtent un adaptateur pour se brancher au raccord électrique.

On se fait des blancs de poulet/riz au curry. En dessert, mandarines chapardées sur le bord de la route.

Il en reste pour demain soir. Vous voyez que l’on ne se laisse pas mourir de faim.

Mise au point de mes comptes rendus et gros do

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Mardi 26 octobre 2010 El Masnou – Castelldefels : 49 km

Départ tranquille ce matin après une nuit pas très chaude. La température est douce mais le vent est frais et rentre sous la tente si bien que la nuit, on se refroidit. J’ai pensé à sortir la couverture de survie, du coup, j’ai été bien protégée. Je la remets d’office ce soir.  J’ai oubliai plusieurs anecdotes ou constats des étapes passées.

La flore est transformée : murs de cactus, volubilis, bougainvilliers, les lauriers roses sont également  toujours en fleur.

Depuis un certain nombre d’étapes, les bords de route et fossés sont tapissés de fleurs jaunes, blanches, bleues. Cela nous donne l’impression d’un deuxième printemps. Après la sécheresse de l’été, les plantes revivraient-elles ? Je suis terre à terre me direz-vous ? Sans doute, mais en flânant le long des routes, nous avons le temps d’en voir des choses et de rentrer dans les détails de la nature. La pauvre, elle souffre beaucoup plus dans le sud que dans notre région. Je ne sais si c’est l’afflux de touristes ou que les services sont moins développés mais les routes sont beaucoup plus sales que celles de Lorraine.

De même, nous avons découvert de superbes villas avec des devantures qui ressemblaient plus à des dépôts d’ordures.  Des détritus de toute sorte, notamment le long du canal du midi. Nous avons les sens beaucoup plus développés qu’à l’état normal. Notre odorat est ainsi beaucoup plus sensible que d’ordinaire. On passe des odeurs de quiche aux poireaux, de croissants chauds à des odeurs de purins. Ici, en Espagne, nous avons déjà eu notre part.

Dimanche dans le Las Véga de la Costa Brava, rencontre un peu psychédélique d’une femme au vélo bleu vif. Cheveux platine, très élégante, veste de cuir blanc, sac à main assorti, pantalon bien coupé et talons aiguilles blancs très haut. Elle se débattait avec sa bicyclette ! Vu la taille de ses échasses, je doute qu’elle y soit arrivée. En tout cas, on rencontre de drôles de personnages. Il y en a comme cette femme qui me traverse l’esprit.

Ce matin, c’est un couple de Québecquois, à la réception du camping.

Une femme nous interpelle à la réception du camping. Elle a besoin d’être rassurée sur la visite de Barcelone, le train, ce qu’il y a à voir, etc. A son accent, on comprend vite qu’elle nous vient d’ailleurs. En effet, avec son mari, ils ont acheté un camping car à Amsterdam, le vendeur n’a pas été très délicat, ils ont déjà eu quelques désagréments. En dix minutes, nous nous faisons plein de confidences, on s’échange nos cartes et nous leur donnons l’adresse de notre site après avoir parlé de notre expérience de la veille. Peu de choses, mais échange très sincère avec photo pour finir. Dommage que nous soyons en train de partir.

Nous reprenons la route parcourue deux jours plutôt pour cette fois gagner Barcelone, nous longeons la mer et la voie de chemin de fer. Puis nous tombons sur la célèbre diagonale qui traverse la ville, nous l’empruntons.  Quelques centaines de mètres plus loin, nous tombons sur la tour « Jean Nouvel », Paris a la tour Eiffel et la tour Montparnasse, Barcelone a la sienne, en forme d’ogive, qui change de couleur en fonction du temps. C’est fabuleux de traverser cette belle ville avec nos bécanes. La remorque interpelle toujours autant. Nous nous faisons photographier par des touristes du « Barcelona bus touristic » (bus à ciel découvert), ainsi que par un jeune homme argentin qui voyage à pied, c’est gai. C’est gai mais la distance ne se parcoure pas aussi vite qu’on le souhaiterait, il faut faire des détours pour traverser les carrefours, descendre, remonter les trottoirs et faire attention. Nous retraversons cette belle ville olympique d’une autre manière.

Repas sur un banc, toujours sur la diagonale, au menu, part de quiche, courgettes, épinards, tomates. Sandwich pâté de campagne, kiwi, chocolat… Essai de variance chaque jour.

Après ces moments bien agréables, il nous faut sortir de la ville pour gagner notre prochain terrain de camping. On cherche, on tourne, on demande, un jeune homme en scooter nous conseille et nous attend aux feux rouges, on contourne, il faut se résoudre à prendre ces Autovia. Nous n’y arrivons pas, pourtant il le fallait. Dix minutes plus tard, un cycliste bien confirmé nous entrainera pendant 14 km, sur ces routes un peu particulières de l’Espagne. Il nous fait aussi prendre des raccourcis dans tous les sens, ainsi nous traverserons tous les terminus de l’aéroport, du jamais vu ! Sans lui, je me demande comment, nous nous en serions sorties.

J’ai dû m’accrocher, je peux vous dire que remorque ou pas, j’ai appuyé sur les pédales, 17 à 24 km heures au compteur avec mes 30 kg à traîner. Hou la, la…

Nous voilà ce soir au camping Estrella de Mar à Castelldefels. L’étape est courte par ce que la traversée de Barcelone a été difficile et nous a pris beaucoup de temps. On s’est arrêté dans cette ville, car les kilomètres qui suivent devraient être très mouvementés, Claude les préfère après le petit déjeuner, moi c’est après le gouter, comme quoi, l’être humain est bien différent l’un de l’autre !!! Donc pensez à moi demain matin.

J’oubliais de dire : avons eu des nouvelles d’Alain, il est déjà sur la route de Corfou. Si cela continue, il va avoir 15 jours d’avance sur moi.

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Dimanche 24 octobre Malgrat del Mare – El Masnou : 65 km et jour de repos à El Masnou du 25.

Dimanche 24 octobre Malgrat del Mare – El Masnou : 65 km et jour de repos à El Masnou du 25.

Réveil en douceur sur le bord de mer, après une vigoureuse soirée espagnole ! A croire que bon nombre de citoyens espagnols se font du camping plage une résidence secondaire. Je passe les détails.

Au lever, je vais chercher pain frais et croissants, c’est dimanche !

Je découvre que le snack est déjà rempli d’hommes en tenue de sports, les jaunes et les bleus. Ce ne sont pas des cyclistes, ni des pécheurs, je ne vois pas ce qu’ils vont combattre ? Ce n’est qu’en partant que nous les voyons s’affronter sur les terrains de pétanque. Ha, les méridionaux vont se moquer de moi….

Normalement, nous avons une étape facile. Pour moi, cela ne veut plus rien dire. Elle peut être sans montée mais avec un vent exécrable, ou avec des dénivelés horribles, alors j’attends pour voir. Ce qui est sûr, c’est que nous longeons le bord de mer et que c’est sympa. Le vent ne s’est pas encore fait sentir. Nous traversons les stations balnéaires de la Costa Brava. Des hôtels aux consonances américaines pro fusionnent de partout « Las Véga et autres », des panneaux de pub géants également, on s’y croit !

C’est dimanche, les cyclos sont de sortie. Ils sont joyeux et s’exclament devant les sénioritas qui roulent chargées, en plus il y en a une qui traîne un bahut, ils rigolent et nous encouragent. A certains moments, je voudrais comprendre l’espagnol, je suis sûre qu’ils ont l’humour adéquat.

On avance tranquillement, petit repas snack (pâtes à la viande) et dessert sur un banc public. Entre temps, courses en « super market ». Grand Père qui veut des renseignements sur le chargement sur le parcours et regards croisés sur nos machines. Nous n’avons pas fini d’étonner !

Nous repartons, le vent s’est levé, on prend une piste bord de mer mais ce n’est pas très praticable, trop de sable, ou piste carrelée, je commence à peiner, c’est trop dur, nous reprenons la route qui nous mènera jusque Badalone pour chercher le camping qui est indiqué sur la carte routière. Hélas, il n’existe plus, nous devons retourner sur nos pas jusque Masnou pour en trouver un. Mais il est sympa, on y parle le français, donc tout s’arrange.

Et il y a Internet, quelle merveille de pouvoir communiquer même si ma boite ne veut plus faire partir mes mails !

Par contre, nuit mouvementée, par le train, les voitures, enfin par tout le trafic qui ne cessent de s’intensifier avec le lever du jour.

Petite lessive, essai de mise au point des photos que nous n’arrivons à faire passer… Quand on règle un problème, un autre surgit.

Alors nous décidons de partir sur Barcelone en train. Belle promenade tout le long de la mer. Puis les wagons s’engouffrent dans un long tunnel qui nous fait émerger en bout de course sur la place Catalunya en plein centre de la ville.

Descente jusqu’à la cathédrale, vue sur tous les monuments qui l’entourent, petit repas style Mac Do mais en mieux !

Puis marche à nouveau dans la ville, vu l’Arc de Triomphe et son allée. Les arènes, pour retomber ensuite sur la Diagonale qui nous emmènera à la Sagrada Familia. On en tombe d’émerveillement, l’émotion est grande, nous avons envie de visiter de gravir les espaces mais hélas, la queue d’une heure et demi pour prendre le billet efface rapidement notre rêve. Quel regret. C’est toute l’histoire de la Catalogne racontée. C’est le Barcelone de Gaudi.

Nous tenterons la visite de deux autres bâtiments sans plus de résultats : la casa Batillo et la casa Mila. Il me faudra revoir Barcelone !

Nous avons compris que les vacances sont arrivées chez nous. Les Français débarquent dans la ville et au terrain où nous nous trouvons.

Retour avec le coucher de soleil sur les villes du bord de mer. Petites courses. J’achète des boules Kiés pour la première fois de ma vie.

Poulet frites en repas, puis me voilà sur ordinateur pour vous donner les nouvelles du jour.

Ah oui, j’oubliais, la sagesse veut que nous continuions par le bord de mer pour descendre vers la pointe de Gibraltar. Pas envie d’aller me mettre les côtes en long à tirer ma remorque en faisant tourbillonner mes pédales sur le grand huit de mes plateaux. Le plaisir d’abord. Vous m’avez compris !

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Voici la nouvelle mouture du journal de bord

Chers visiteurs et supporters de l’équipe d’aventuriers du projet « Des pavés jusqu’au sable », vous qui suivez jour après jour leur périple extraordinaire, découvrez à présent la nouvelle version du journal de bord, plus complet, car aux textes s’ajouteront également les images. Parcourez le comme un blog, toutefois vous ne pourrez pas répondre à Irène à cet endroit, car vous disposez du forum du site pour cela.

Photo de presse

Photo de presse

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Samedi 23 octobre Figuerras – Malgrat del mare : 93 km

Réveil avec le jour : 8 heures, Claude est déjà debout.
Bonne nuit réparatrice de 10 heures. Je me sens mieux mais je pense sincèrement que j’aurais besoin d’une journée de repos, on se la garde pour aller visiter un peu la ville de Barcelone.
Départ tranquille mais dés la première côte, j’ai les jambes qui ne répondent pas. Claude est déjà loin devant moi. Elle ne peut pas m’attendre sans arrêt, je lui casse son rythme et cela me contrarie. Je lui propose de filer seule jusque Gérone afin qu’elle profite de la ville en m’attendant. Ce qu’elle fait.
J’ai dû faire un genre d’hypoglycémie comme cela m’arrive de temps en temps. Pose barre, boissons et c’est reparti. Mais je n’y comprenais rien, je n’arrivais même plus à reprendre de la vitesse dans les descentes et pour cause, je m’aperçois en arrivant à Gérone que la roue de la remorque est crevée.
Je me fais un repas « Amanida de pasta » arrosé d’un coca et compote en dessert. Puis je cherche quelqu’un pour me réparer cette roue. Gérard, excuse – moi, mais je ne sais plus comment on la démonte. Seulement les magasins de vélo sont fermés jusque 17 heures, quelqu’un m’envoie à Décathlon. Je trouve une jeune fille qui parle couramment le français, elle demande au mécano vélo de faire le travail. Du coup, j’ai remis le pneu ainsi qu’une une chambre à aire neuve, ce que j’aurais peut être dû faire avant le départ.
Entre temps, Claude me rejoint, elle a sillonné la vieille ville. C’est bien.
Puis nous reprenons la nationale 11. Pour vous donner une idée, c’est comme si on circulait sur la RN 4 à 4 voies. Je ne m’imaginais pas capable de cela. Et quand on est dessus, on n’a plus le choix. Heureusement, il y a une bande de un à deux mètres qui nous permet d’être relativement sécurisées.
Nous roulons, roulons, on retrouve les filles. Celles du jour possèdent une chaise plastique blanche. On s’y habitue. J’ai vu une superbe fille style suédois, sortir d’un chemin, une vraie beauté. D’autres en habit de cuir noir, dignes des films d’animation. En approchant de la mer, elles sont de plus en plus rapprochées. A leur grande surprise, je leur dit bonjour !
La route est peu intéressante mis à part en arrivant sur Gérone où en sortant d’un troisième tunnel, nous dominons la ville. Les pins parasols à cet endroit y sont denses et bien vigoureux.
Nous découvrons un pays assez pauvre avec des fermes vétustes, les champs peu entretenus, même les plantations de peupliers sont désordonnées. Quel contraste avec les alignements de l’Est de la France. On ne perçoit les fermes qu’à travers les odeurs de fumiers.
Il faut que je vous parle des côtes, nous n’avons pas arrêtés d’en monter. Quelle journée, elle devait être insignifiante, en fait on se tape un dénivelé de 742 m et une étape de 93 km, ce n’est pas énorme me dit Claude. Nous ne voyons pas les choses de la même manière !!!
Un coup de fil de Claude de St Dié vient égayer cette fin d’étape difficile.
Puis, nous plongeons enfin sur la mer que je découvre à l’horizon à 18 h 40. Ce que l’on ne sait pas encore, c’est que l’on devra se taper encore au moins 3 km pour trouver le camping à travers de vraies cultures maraichères.
Le camping del mar, un vrai village de caravanes et bungalows avec des jeunes qui grouillent partout dans le noir, à 22 h50, ils crient comme dans une cour de récréation. Il doit y avoir aussi un karaoké. Mais j’ai Internet, si j’arrive à compléter le site ce sera super.
Il faudrait aussi que je vous parle de mon état d’âme mais il est trop tard pour le faire, peut être demain ?
Allez bye-bye.

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Vendredi 22 octobre Perpignan Figueras : 63 km

Malgré le gîte exotique du petit bois de St Estève, la chambre douillette mise à notre disposition, je dors mal, peu dirais-je ? Trop fatiguée sans doute. J’ai le sommeil tellement léger que je préfère dormir seule. Ceci dit le petit déjeuner et la chaleur de nos hôtes vont me remettre en condition.
Après la soupe de Francine, la terrine du militant de Dijon, les saucissons et le Faugère de Bernard, les pâtes de Josette, le gigot d’Annie…. il faut ajouter le poulet de François, poulet farci à la mie de pain aillée, (comme le lui a appris sa mère) arrosé d’un vin fort épicé de son cru personnel. Tout cela sous le regard d’Homère.
Après avoir traversé la bonne ville de Perpignan, nous cherchons un Mac-Do pour nous connecter et faire le travail Internet. Donner aussi les derniers coups de fils avant de passer la frontière.
Un catalan nous accueille très mal dans le Mac. Nous sommes trop proches de lui, même en lui expliquant que c’est pour surveiller nos vélos, il est d’une indélicatesse exécrable. On quitte le lieu vers midi pour nous diriger vers Le Boulou.
Je ne me sens pas en forme, il faudrait un jour de repos à flâner. Pas possible, même si on a respecté le planning des étapes françaises, on ne peut se permettre plus d’un jour de repos afin d’être dans les temps pour rejoindre Alain, en bas de l’Espagne.
Nous mangeons sur le bord de la route quelques km avant Le Boulou devant une vue pyrénéenne superbe avec le village de Banyuls del Asprès en contre bas. Nouveau décor, nouvelles aventures, plus de contacts en vue pour le moment sauf Barcelone si nous arrivons à nous joindre avec Madeleine pour qu’elle me donne ou redonne le téléphone de son fils.
Puis on attaque la montée du Perthus, je me sens toujours fatiguée et cela me gène de ne pouvoir le monter qu’à mon rythme. Les vues ont complètement changé, petit ruisseau de montagne, roches apparentes, verdure de circonstance et beaucoup, beaucoup de véhicules qui nous dépassent.
Je n’aurais jamais imaginé me trouver un jour dans une circulation pareille, surtout des camions, pourtant, je me sens en sécurité, la majorité des conducteurs nous respectent.
Quelques arrêts touristiques, il en faut un peu sinon la voyage n’a pas de sens, ajoutez, ma part de rêve et vous comprendrez que j’ai eu beaucoup de joie à grimper au sommet malgré la mollesse de mes jambes. Il faut simplement que je respecte mon rythme, c’est tout.
De superbes cluses domptées par le génie de l’homme puisque l’autoroute les surplombent apportent au paysage un côté encore plus colossal.
Photo de circonstance à la frontière et vérification des km qui sont exactement conformes au prévisionnel des étapes : 1200 km.
Descente vers l’Espagne après avoir mis le gilet phosphorescent qui est obligatoire, et découverte du gigantesque marché frontalier. Business, foire-fouille, sexe, tout est au rendez-vous. Des bâtiments commerciaux qui ressemblent plus à des hangars d’aviation qu’à des lieux d’échange. Nous n’avons qu’une idée en tête partir, partir au plus vite.
Au premier parking, nous retrouvons une fille, puis deux, puis trois… Ce doit être le même souteneur qui les dépose de chaque côté de la frontière, les intervalles entre deux filles sont identiques à ceux de la veille, leur look aussi. Pauvres filles.
On rattrape les mêmes magasins à la ville suivante : La Jonquérra. Ainsi que de nombreux night club avec « Girl sex » Pardonnez – moi mais c’est tellement malsain que cela nous met mal à l’aise.
Nous continuons à pédaler et malgré le départ tardif de Perpignan, nous arrivons facilement à notre point de chute : Figuerras. Nous trouvons un camping sympa à l’entrée de la ville, la température est bonne, sans humidité : super.
Camping et bien confortable avec restaurant. Il fait 17 degrés, nous n’aurons pas froid cette nuit. Et nous mangeons très bien !
Il faut me pardonner les fautes, je tape rapidement dans des conditions pas évidentes, je n’ai pas toujours la possibilité de relire. L’essentiel est que vous receviez les nouvelles.

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Jeudi 21 octobre Fleury d’Aude – Perpignan : 92 KM

Nous quittons nos amis Claude et Wilhem au petit matin.
Départ à la fraiche en traversant les Pays d’Aude.
Belle étape sans problème, vent faible et favorable.
Température à 20° en milieu de journée.
Nous faisons regonfler nos roues de vélo à Narbonne et sommes reçues très chaleureusement par le patron qui s’étonne aussi de notre voyage.
En traversant les villages, des ados me demandent régulièrement ce que je transporte. Les lycéens sont aussi étonnés et flattés par les couleurs de la remorque.
Après Narbonne, nous entrons dans le Pays Cathare et les Corbières. Nouveau paysage, mais toujours de la vigne, plus que jamais puisque nous traversons les crus de Fitou, Rivesaltes…
En point de mire, les Pyrénées et le Canigou avec des sommets déjà enneigés.
A une trentaine de km de Perpignan sur la départementale 6009, nous sommes surpris par la présence de jeunes filles qui attendent le client, seule, elles sont dispersée en rase campagne tous les cinq km…
Final un peu compliqué pour arriver à St Estève où nous sommes reçus par des amis nancéens.
Nous sommes à la Porte de l’Espagne, l’aventure est devant nous !
Vu les difficultés d’accès à Internet en France, ne soyez pas étonnés si les contacts sont difficiles par la suite.
Je vais avoir un nouveau téléphone avec une carte du réseau espagnole, je communiquerai le numéro.

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Mardi 19 octobre : Vallergues  Sète 67 km Cumul 1000 km

Réveil matinal car les amis des amis doivent partir travailler. Laurence, également mais à Gréoux les Bains, il y a deux heures de route.
Autour d ‘un déjeuner très convivial, les dernières discussions s’enchaînent rapidement. Puis Gérard fait l’inspection de mes bagages. Il m’en soutire avec ma complicité 2 à 3 Kg. Toujours cela que j’aurai de moins à traîner.
Dernière photo et départ sous le soleil, sans vent. Le bonheur quoi ! Mais cela ne va pas durer, 10 km plus loin il fait son apparition.
L’itinéraire n’est pas facile, il faut souvent demander sa route lorsque l’on veut prendre les plus petites.
Les derniers paysages de Camargue défilent. Encore quelques chevaux ici ou là. Plus loin une manade. Puis de l’eau, dans les fossés, ici et là. Une aigrette apparaît, on sent qu’on se prépare à un nouveau paysage.
On passe sur des voies réservées aux cyclistes, quelques fois, on découvre aussi l’envers du décor.
Le changement a lieu à Villeneuve les Maguelone, on longe les étangs et canaux. Les oiseaux de mer se font nombreux.
Repas à Vic la Gardiole sur un banc public, comme souvent cela nous arrive. On s’offre une tielle, sorte de tourte à base de poulpe, tomate et d’épices. Pas mauvais.
Les saucissons lyonnais, ne sont pas encore terminés et font toujours le régal de nos papilles.
On repart par le chemin des étangs et d’un seul coup, en passant sur un pont, on distingue la mer. Elle tire sur le vert alors que l’eau des étangs est d’un bleu franc. On prend un maximum de voies sur les bords de mer, nous ne sommes pas déçues, le paysage est grandiose et aucun touriste, nous sommes seules au monde devant la grande bleue à la plage des Aresquiers. On se photographie avec nos vélos quand un type nous appelle au secours, il a enlisé sa Renault dans les galets, il semble désespéré et nous demande de l’aide. Il me met au volant, il bricole et Claude commence par lui expliquer qu’il faut retirer les pierres. Une passante va chercher de l’aide, à 4 ou 5 personnes, nous réussirons à l’en sortir. Le pauvre, la peur de sa vie, Claude pense que c’était la voiture de l’entreprise, le chien à l’intérieur était aussi mort de trouille que le maître et tremblait comme les feuilles sous le vent.
On poursuit la route par le bord de mer mais on n’avance plus, le vent est d’une force incroyable et nous projetterait à l’eau si nous n’y prenions garde. On découvre à l’horizon des flamands roses, puis une vraie colonie qui prenait leur repas à une distance relativement proche de nous, c’était beau. Une deuxième un peu plus loin.
Sur ce même étang, un spectacle d’hommes surfant, volants. Incroyable. On ne comprend pas qu’ils n’emmêlent pas leur voile.
On laisse Frontignan sur la droite puis on doit prendre la route à 2 voies où circulent plein de voitures, heureusement que les bandes sur le côté sont larges. Et l’on arrive à Sète, les canaux nous émerveillent, le blanc des bateaux contraste avec le bleu  de l’eau et du ciel.
Détour par le syndicat d’initiative pour trouver un hébergement. On grimpe vers l’Auberge de Jeunesse des côtes à plus de 10 %, sur le Mont st Clair.
En montant, un couple de personnes nous accoste, ce sont encore des lorrains. C’est drôle chaque fois que l’on a des contacts avec des passants, neuf fois sur dix ce sont des lorrains, un gars d’Epinal ce matin, une jeune fille qui attendait sa mère de St Mihiel et ces derniers de Thionville. On attend l’ouverture à 18 heures, et nous sommes reçues comme des chiens dans un jeu de quille. Claude dira que la responsable était aussi aimable qu’une matonne. Inadmissible.
On repart.
Du coup, on a grimpé pour rien car pour pratiquement le même prix on trouve une étape hôtel.
Dorade, frite, salade devant le match Moscou/Chelsea

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Lundi 18 octobre : Avignon – Vallergues 91 KM

Lundi 18 octobre : Avignon – Vallergues 91 KM

La température s’est adoucie et le soleil revient après ce WE frileux. Tout le monde a bien dormi chez Jeanine malgré l’agencement des matelas pour que tout le monde s’y retrouve.

Petit déjeuner amélioré, et vite nous enfourchons nos vélos avec notre compagnon du jour, Gérard, le héros de l’Afrique, Gréoux les Bains – Le Cap Afrique du Sud, 20.000 km en un an, il est aussi le propriétaire de la remorque. Pour information, il est originaire de Bouligny. Sa sœur habite Vaucouleurs.

Il a découvert le look de la remorque la veille, il s’est bien sûr exclamé en la voyant. Mais il faisait sombre. Nouvel étonnement, il n’en revient pas de ce que j’en ai fait…

Nous franchissons le mur dans l’autre sens, cette fois, photos souvenir et nous prenons tout de suite la route qui nous emmènera en direction de Tarascon.

Nous sommes bien couverts, nous avons même mis les sur-chaussures, pour la première fois. Cependant, nous tomberons les vêtements chauds les uns après les autres. Le beau temps est revenu.

Bien que Gérard soit meusien d’origine, il n’a plus rien de ses racines, il parle comme un méridional : il a l’accent, les expressions et connaît la terre comme s’il était depuis toujours dans le secteur. Il nous parle régulièrement des cultures, des fruitiers, de ceci, de cela. J’aime avoir des explications sur ce que je rencontre, ses remarques m’intéressent beaucoup et sont très pertinentes.

Puis en passant devant un champ d’oliviers, il nous parle de ses 70 arbres, de la cueillette prochaine et bien sûr de la fête qui va avec.

Arrêt dans la belle cité provençale de Tarascon, où nous admirons le château royal.

Nous débouchons ensuite sur la petite ville de Beaucaire dont le port est magnifique, photo de rigueur.

Puis, nous pénétrons dans un nouveau vignoble celui des Costières de Nîmes. C’est encore un vin de la vallée du Rhône. Et d’après notre guide, il n’est pas mal du tout.

Midi approche, Gérard nous emmène au café restaurant du port à Saint Gilles où il était descendu avec ses copains qui l’accompagnaient, lors de ses premières étapes. Petit pèlerinage.

Bon repas, merci Gérard, cela nous change du sandwich.

Nous roulons toujours dans les vignes. Elles sont différentes de celles que nous avons déjà rencontrées. La couleur, la taille des ceps, la disposition.

Il y a de jolis mas. La culture serait-elle plus abondante dans ce secteur. Nous découvrons des champs de scaroles, elles sont «châpeautée» pour blanchir. Je ne connaissais pas le système.

Nous avons déjà bien roulé, il faut dire que le vent nous a bien poussés, il ne faut pas arriver trop tôt chez les amis de Gérard car ils travaillent. Nous roulons sur des routes bordées par des grands roseaux balaies, ou pinceaux comme vous voudrez,  c’est un réel boléro symphonique qui nous ouvre le chemin.

Il faut préciser que nous sommes entrés en Camargue, petite, grande, je ne sais. Les canaux d’eau sont apparus, les chevaux aussi et bien sûr les manades, même si elles ne sont pas directement sur notre route, nous percevons l’ambiance.

Je n’hésiterai pas à dire que le vélo est un des moyens le plus naturel pour découvrir les richesses de la nature en général. Nous sommes étonnés par la faune et la flore des paysages rencontrés.

 Nous prendrons un pot à la fin de l’étape pour être à l’heure. 91 km au compteur, belle et bonne étape avec encore le vent favorable. Que cela dure !

Gérard nous a invitées chez ses amis. Tout de suite, il nous met à l’aise. On fait rapidement connaissance. Puis d’autres personnes arrivent de partout, les voisins qui ont partagé le périple de Gérard sur Internet, ils viennent féliciter le héros. C’est l’évènement ! Laurence son épouse est aussi arrivée de Gréoux. C’est la fête quoi. On mange, on boit (raisonnablement mais de grands vins).

Puis les voisins repartent et nous commençons le repas. Là, on nous sert un gigot d’agneau comme je n’en ai jamais vu de ma vie. Du vrai mouton. On se régale. Laurence a amené un succulent gâteau aux pommes et du pain d’épices, la spécialiste, paraît-il ? (Il faut qu’elle me donne la recette) nous en aurons pour plusieurs jours à le déguster.

Je vais reprendre il y a eu la soupe de Francine, la terrine de Dijon et la crème de cassis, le saucisson de Lyon et le Faugères qui l’accompagnait, les pâtes de Josette, celles d’Antoinette, et le pot au feu de poissons de Jeannine. Et aujourd’hui, il y a le gigot d’Annie, le pain d’épice de Laurence. J’en oublie, mais qu’est-ce que l’on se régale ! Ce n’était pas au programme, mais c’est le bienvenu !

J’oubliais, tout le monde admire la remorque. Merci Fanfan. Je n’ai pas encore expliqué comment la transformation a eu lieu. Mon amie Françoise, touche du pinceau à ses heures. En allant lui dire au revoir, j’ai donc amené le carrosse blanc. Comme elle craignait mon départ, nous nous sommes attelées à la décoration. En deux heures, elle était transformée, chacune son côté. Ce fut un peu comme un acte de passage. (Et non un passage à l’acte), elle y a laissé sa trace et je l’ai emportée avec moi. Le départ a été plus facile.

On termine tous devant l’ordinateur, à admirer l’itinérance africaine de Gérard. Ses amis ont tout répertorié.

C’est la joie, des retrouvailles des vieux amis, la joie de nous accueillir.  Merci pour ces moments inoubliables.

 

 

 

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Dimanche 17 octobre : Repos Avignon

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