6ème étape : Cormoranches – Sainte Foix l – Argentière 83 km CUMUL 484 km

Chez Ginette

 

Fatigue en ce qui me concerne, je paye les efforts de la veille. Cette étape me fait peur.
Et André est frais comme un gardon. Cela part vite. On va rouler jusqu’à Anse, rien de particulier sur le parcours relativement plat.
C’est dimanche, on s’offre un repas chez « Ginette » qui ne travaille pas ce jour là. Elle nous propose croque monsieur, salade. Fromage, glace, fruits.
Le paysage change de décor, les vignes sont toujours là mais les vergers apparaissent, pomme notamment, mais également champs d’abricots, légumes…
J’angoisse, il faut s’activer car on se dirige vers les Monts du Lyonnais, cela monte et la réunion est prévue vers 17 heures. Mais je n’imaginais pas ce qui nous attendait. Après avoir roulé quelques kilomètres après l’Arbresle, je découvre les panneaux qui annoncent notre périple. Nous sommes accueillis par le forum social local du canton.
Dans le village de Le Bel, ils sont tous là. Petits et grands : Martine, Dominique, Thierry, Florian et son copain, Solange, le petit Victor entre autres. Quel accueil, on se présente, on s’embrasse, j’essaie de joindre André qui file devant, et n’y parviens pas.
C’est une vraie caravane qui se lance dans la montée. Auparavant j’ai déchargé une partie du matériel de la remorque. Je limite les efforts, comprenez moi, la route est longue. Deux voitures décorées par nos affiches : l’une à l’avant avec Jean Pierre au volant, l’autre à l’arrière conduite par Michèle ; warning en fonction.
C’est drôle de se voir sur les affiches plantées sur des blocs de bois tout le long du chemin. Et ce n’est que le début.
C’est aussi impressionnant de se voir projetée dans un tel évènement ! Les voitures découvrent de quoi il s’agit et nous klaxonnent. Il y a une vingtaine de kilomètres à monter. . Et pendant ce temps là, Claude gravit allégrement les hauteurs en tête avec son vélo chargé !
D’autres personnes arrivent à mi-chemin. Pause et l’on repart. Plus haut, ce sont encore deux dames qui arrivent.
Les militants d’Oxfam ont, eux aussi, bien fait les choses, ils ont monté leur banderoles sur des bambous de deux mètres, cela fait de l’effet.
Puis sur le plateau, une personne se met à applaudir, et crie des mots que je ne comprends pas mais je sais qu’ils sont dirigés vers nous. Là, je craque, trop c’est trop.
On s’arrête en bas du bourg, je ne peux retenir mes larmes, quelle émotion ! Et mes pensées vont sans cesse vers les miens.
On se regroupe et on arrive sous le préau qui donne sur un superbe parc. La foule est là. Bernard en tête, avec tout le décorum d’un stand de forum social local. L’accueil est géant.
Quelques boissons, frites et gâteaux réparent les derniers efforts de la montée. On cause, on rit, on échange, on me questionne…. Et soudain, Georges Duriez me dit bonjour, inattendu, je ne savais pas qu’il habitait cette contrée, c’était lui qui m’acclamait quelques instants plus tôt. Nouvelle émotion…
C’est la photo traditionnelle.
Puis la réunion commence par un film « Je mange donc je suis ». J’enchaine avec le diaporama. André complète mes interventions, ce soir je suis fatiguée ou émue tout simplement, j’ai du mal à trouver les mots.
Il me semble qu’un monsieur me demande : « Est-ce que votre action va changer quelque chose ? » je n’en ai pas la prétention, par contre, tout ce qui se passe, se dit autour de ce projet, tous les articles de presse vont quand même alerter la population, c’est l’objectif. Le mouvement écologiste, ne lui a-t-il pas fallu, plusieurs décennies pour se faire connaître. Il faut donc persévérer dans le domaine qui est le nôtre.
La séance est terminée, nous allons découvrir notre gite pour la nuit puis nous partons manger chez Bernard. C’est Pascale, sa femme qui a préparé le repas. Chacun, chacune s’active à son niveau.
Apéritif qui annonce un repas lyonnais copieux : salade composée, puis le célèbre saucisson arrive sur un plateau ! Accompagné de pomme de terre Peuples solidaires et d’un Faugères que je ne pourrai oublier.
On discute beaucoup, gentiment, gaiement, je ris après avoir pleuré. On se couche tardivement.

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