- Des serres à perte de vue
Nous vous écrivons de la gare routière d’Alméria :
Quelle nuit !
Même avec les pierres, tout bougeait.
Claude m’appelle quelque temps après être couchées. Elle pense que nous devrions déménager dans les toilettes. Je lui réponds : « Oui, mais si notre matériel s’envole ? » Finalement, nous resterons sous la tente, mais nuit dantesque ! Ce que nous avons vécu là était pire que la tempête vécue par Claude en Normandie en 2005.
Au matin, le vent n’est pas calmé, il faut se rendre à l’évidence, nous ne pouvons pas reprendre le vélo. Rangement du matériel, petit déjeuner dans les toilettes (impossible d’ouvrir quoi que ce soit dehors et surtout pas le camping gaz).
Puis, nous reprenons vélo pour gagner à nouveau Alméria et la station de bus. Je suis morte de trouille, le vent me déporte vers le large, et il n’y a que 30 cm de hauteur au parapet. Dessous c’est la mer à 50 mètres. Je marche en implorant la bonne étoile que cela s’arrête vite.
On gagne la gare routière péniblement et à peine arrivées, nous tombons sur un jeune couple en tandem qui vit la même situation que nous. Ils ont dû aussi prendre le bus et choisissent de faire une journée de repos en espérant des jours meilleurs. Discussions, échange d’adresse blog, et peut être retrouvailles au FSM, car de Casablanca, ils doivent partir au Sénégal pour plusieurs mois.
Plus tard, nous verrons encore de nouveaux cyclistes dans la même situation.
Nous devons attendre le bus jusque 15 h 30 et envisageons de visiter la ville, plan en main, nous essayons de partir gaiement. On fait 300 m et je vois Claude prête à s’envoler. Dommage que je n’avais pas la caméra, c’était du sensationnel. Hallucinant ! Les gens semblaient flotter sur les trottoirs. Il faut se rendre à l’évidence, on ne peut plus avancer. On retourne squatter la gare et attendons sagement notre bus.
C’est dommage que l’on ne puisse pas continuer. Mais si on veut être à Malaga le 11, nous n’avons pas d’autres solutions. Nous avons les dates à respecter, mais nous avons aussi promis de ne prendre aucun risque alors la sagesse l’emporte.
Nous devrions retrouver Alain ce soir ! Oui, nous l’avons retrouvé et nous sommes à l’auberge de jeunesse de Malaga.