Départ à 9 h 30, l’étape devrait être assez longue.
Alain qui a repéré la veille des rues typiques dans le quartier ancien nous les fait descendre pour regagner la fameuse nationale 340.
Petit village dissimulé dans la grandeur de la ville. Que des merveilles ! Minuscules ruelles, petites places : les murs sont recouverts de chaux. Les devantures de magasins ou restaurants sont dans le style. La verdure grimpe partout, d’une façade à l’autre, d’une rue à l’autre. Dommage, les bougainvilliers sont en hibernation.
Photos que je vous ferai bientôt partager. Puis, on s’élance sur le bitume. Pas plus évident que la veille, j’ai hâte d’en finir avec cette route. Heureusement, elle longe la côte, et l’on peut distinguer régulièrement la grande bleue.
Nous roulons bien, pour 13 heures nous avons fait moitié du parcours. En faite, la distance est plus courte que prévue.
Repas sur une plage de l’Estepona. Je n’ai pas d’appétit. Plus envie de sandwich. J’essaie de trouver quelque chose qui me change, je vais acheter un kebab mouton. C’est mieux. Il faut dire que mes intestins n’ont pas trop aimé le dernier repas du restaurant…
Du coup, nous envisageons un repas riz pour le soir car ceux de mon compagnon ne sont guère mieux que les miens.
L’ambiance de la plage n’est pas terrible, bout de route devant un burgerking, c’est comme cela qu’on les appelle ? Et anniversaire d’une jeune Barbie. Tout le folklore y est, la couronne, les plateaux et les parents qui attendent sagement que cela se passe.
Cet évènement contraste avec le style de petites filles que nous avons souvent rencontrées. Petit gilet bleu marine, et jupe plissée de bon goût (Style kilt anglais). Ce sont souvent les uniformes des écoles privées, je pense. Un soir avec Claude, nous les avions remarquées, elles jouaient à la corde comme dans ma jeunesse. (La princesse à marier). C’est loin tout cela, peut être que la Wii va un jour reprendre tous ces jeux, ce qui permettrait de les remettre au goût du jour !!! Bon, je m’évade, mais vous savez, le fait d’être en dehors de tout, procure un retour sur le passé, sans pour autant dériver, rassurez-vous. D’ailleurs, la route nous ramène souvent à la réalité.
On passe toujours sur de jolis ponts. Quand mes photos seront au point, je pourrai faire une planche de ponts. La différence avec ceux de France, c’est qu’ici, les rios sont à sec ou pratiquement. Il ne passe plus d’eau sous les ponts, une rigole au mieux. J’imagine le jour où ils vont se remettre à couler, le déluge de détritus que la mer va recevoir d’un seul coup….
Ce que je n’ai pas dit également, c’est qu’à l’entrée et sortie, de pratiquement chaque ville balnéaire, on rencontre soit une stèle, soit une flèche, soit un ancien bateau ou encore un symbole local. C’est à celle qui en imposera le plus pour attirer le touriste !
Le repas ne se prolongera pas et n’aura pas le même retentissement que la veille, d’autant plus qu’il n’y aura pas de piste le long de la plage, que j’ensable ma gazelle et que nous nous empêtrons dans un « urbanisationnes » (sorte de lotissement) Pour sortir de là, nous devrons emprunter le passage surplombant l’autoroute, c’est dur de pousser, de tirer le vélo mais pas d’autres solutions pour retrouver le sens de la marche. Pas gai ; mais sitôt sur le vélo, j’oublie tout et repars dans mes rêves.
Algésiras approche, on veut faire quelques courses pour le repas du soir, et il me manque une chambre à air pour la remorque, celle de Décathlon ne convient pas, pas de solution pour l’instant.
Puis on gagne Algésiras pour trouver l’auberge de jeunesse, on découvre qu’elle est à 8 ou 10 km, il faut faire vite mais ce que l’on ne sait pas, c’est que ce n’est que de la montée et la nuit nous surprend rapidement.
Je monte bien, même en fin d’étape, plus rien à voir avec mes débuts où j’étais trop fatiguée. Mais le danger apparaît, je me fais klaxonner à plusieurs reprises, bien que je roule sur le côté et que j’ai ma lumière rouge à l’arrière… J’ai la peur qui me monte, j’ai hâte d’arriver. Alain est juste devant moi. A un moment, il n’y a plus de bande de sécurité, je descends et marche. Je m’arrête pour remettre mon gilet de sécurité, Alain ne s’aperçoit pas de mon arrêt.
J’attends une dizaine de minutes au centre d’un bourg, puis j’en ai marre, il reste environ 3 km, je n’ai plus envie de prendre ce genre de risques, je décide de faire demi tour et de prendre un hôtel s’il le faut. La bande de sécurité de la descente est bien plus large que celle de la montée, ouf, plus de soucis. A l’entrée de la ville, je demande à une femme qui s’inquiète de me voir tirer cet engin aérodynamique, où je pourrais trouver une chambre. Elle m’envoie chez Moreno. Je trouve sans difficultés, sonne et je vois apparaître une sorte de Francis Blanche, en pyjama, robe de chambre, digne des Tontons Flingueurs, malgré la situation burlesque, je me sens rassurée, il m’ouvre son garage, range gazelle et attelage et je monte à la chambre !!!
Ambiance pension de famille des années 50, personnage, meubles, lit, tou mais le matelas est bon ! Comme il en existait à Lourdes ! Qu’importe, je suis soulagée, et en plus, j’ai Internet gratuit.
Au fait, c’est mon anniversaire, plutôt raté, mais ce n’est pas grave, j’ai eu plein d’appels que je n’ai entendus, j’ai aussi plusieurs SMS, merci à tous.
A 22 heures, je reçois un SMS d’Alain qui demande où je suis. Notre tandem, n’est pas au point.