Au réveil, tout notre matériel est humidifié par la fraicheur de la nuit. Il y a des escargots partout.
Nous remballerons les tentes mouillées.
Nous démarrons rapidement, le village est encore endormi, nous ne pourrons remercier nos hôtes.
Le village doit être assez représentatif de l’Espagne profonde. Petites maisons blanches recouvertes de céramique. Peu de cultures mis à part quelques vergers de pêches ? je pense ?
Pourtant, un immense projet Feder devrait désenclaver cette région. Construction d’une « Bombeos ».
J’observe comme d’habitude, mais je n’avance pas, aurais-je les jambes ramollies ce matin ? Claude ne me distance pas tellement. J’ai l’impression de faire du sur place. Pourtant les vitesses sont passées. Je dois me rendre à l’évidence, cela monte. Et ce n’est qu’un début. Je ne sais pas encore ce qui m’attend. Quand je lève la tête, je découvre le sommet de la route. Alors allons-y gaiement, c’est ce que j’ai fait et cela a bien passé. Un petit dénivelé de 300 mètres pour commencer. Peu de voitures, c’est plaisant, le temps magnifique nous accompagne dans les hauteurs. Les motards sont présents, les quads aussi, ils ont de l’espace pour s’exercer à leur passion.
Nous arriverons heureuses à Mazarrone d’avoir vaincu ces monts avec une certaine facilité malgré la difficulté. Claude cherche à acheter du pain, pas facile le dimanche. En l’attendant, j’en profite pour graisser ma gazelle.
Nous mangeons rapidement dans un coin abandonné. Nous savons que ce n’est pas terminé et que le prochain camping est à une certaine distance. Distance certaine, oui, mais dénivelé incertain et c’est bien le problème. Nous remontons rapidement sur nos bécanes avec l‘intention de remplir nos gourdes à la prochaine occasion. Ce sera dans un petit restaurant quelques montées plus loin. Renseignements pris, il existe bien un camping à Aguilas à 30 ou 40 km mais c’est tout en montée nous dit-on, à vous tout le plaisir ! (En espagnol, en anglais mais on se comprend).
D’ailleurs, nous sommes déjà connues puisque cet anglais dit nous avoir déjà vues au camping El Masnou. (près de Barcelone) Il est 14 h 30, après discussion, nous tentons d’y parvenir. Nouvelles montées à 3, 7, 10 %. Avec mon carrosse africain de 30 kg à traîner, je ne vous dit pas ce que j’ai tiré avec un genou à nouveau douloureux en plus. Mais j’y suis parvenue. Claude était devant comme d’habitude mais elle a pratiquement aussi peiné que moi.
Sur l’étape de 86 km, nous en avons quand même fait 55 dans la montagne. Heureusement que nous ne sommes pas passées par l’itinéraire prévu initialement, cela aurait été ce schéma là tous les jours…
Les dix derniers km nous les avons faits à 25/30+ à l’heure, je ne sais si c’était le vent ou l’euphorie d’avoir réussi, mais on se défonçait.
Le camping était un peu en dehors de la ville mais nous l’avons trouvé facilement. Réceptionniste charmant, et accueil charitable par des français qui ne savent que faire pour nous aider. J’oserai demander une table et des chaises de camping, il m’est quasi impossible de manger par terre à l’heure actuelle surtout quand il s’agit de graviers.
Un merci particulier à cette dame du 61 qui vient passer son hiver à Aguilas.
Nous terminons la soirée par du canard à l’orange et riz. (Orange de la route) C’est bien délicieux, surtout après une journée comme celle-là.
Nous passons régulièrement un temps dans les toilettes pour recharger nos batteries quand nous ne captons pas l’électricité à la borne. Système D.