Nuit mouvementée, c’était Halloween au camping.
Toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête. Bingo, loteries, karaoké…. Et les gens participent, croyez-moi.
Malgré la proposition du gars de la réception de participer à la fête, nous nous couchons normalement. A deux heures, je suis réveillée par un choc sur la tente. Comme nous avons encore été envahies par les chats, je pense que c’est l’un d’entre eux qui sautent sur la tente. J’ai quand même crié fort puisque j’ai réveillé Claude. Je n’étais pas rendormie qu’elle aussi, a poussé un cri identique. Elle s’est levée et a découvert des drôles de choses près de sa tente : des énormes boules de papier toilette mouillée qui ont servi de bombes sur nos tentes. Les chats avaient bon dos.
J’ai eu du mal de retrouver le sommeil. Froid, mal aux jambes malgré la couverture chauffante (de survie). En fait les garnements avaient défaits mes sardines et ma chambre n’était plus protégée du froid. Ah là là, en plus ce n’était pas des ados.
Les toilettes, un vrai désastre, c’était la folie, les supports de papier étaient arrachés, le papier trainait partout, par terre, en hauteur, un vrai bordel !
Si j’avais su, j’aurais participé, la couverture de survie en cape, des sardines dans les cheveux maintenue par des élastiques, ceux –ci bien gélifiés, débarquement, vélo remorque, cela aurait fait !
Pensé trop tard.
Nous avions prévu de faire repos ce lundi de la Toussaint mais le sort en a décidé autrement et il faut avancer. Nous sommes donc parties tranquillement vers Valencia d’un bon rythme malgré le manque de récupération.
Traversée de vergers immenses : mandarines, oranges à perte de vue. Inutile de vous dire que nous avons de bons desserts. Le temps d’un instant, je mets Claude mal à l’aise. Même les « verts jus » (je ne sais pas comment cela s’écrit) de raisin, elle ne voulait pas qu’on s’arrête pour les goûter.
Des mandarines plus grosses que nos oranges, sans pépins. Par contre, nous sommes effarées de voir les traitements qu’elles subissent. A 100 mètres des pulvérisations, on asphyxie presque. Et je pense que nous n’avons pas tout vu, si ma mémoire est bonne Gérard a vu qu’on les trempait dans des bains de produits très spéciaux pour qu’elles obtiennent la couleur orange uniforme.
A l’approche de Valencia, on retrouve les pistes cyclables. A un moment, Claude questionne un jeune couple pour connaître la direction à prendre pour arriver dans la ville. Celui-ci propose de nous guider et nous fait passer par des chemins caillouteux, des ruelles en sens interdit… nous les suivons à bonne vitesse malgré nos charges. Puis, tout d’un coup, ils s’arrêtent alors que je relançais mon attelage après le passage d’un croisement. J’accroche les sacoches de Claude et c’est la chute. Les dernières séquelles s’estompaient et la nouvelle chute a remis le genou à vif…
Hématome sur le bras et à l’épaule. Heureusement que j’avais le casque. C’est la troisième.
La deuxième est une chute de fatigue sur le pont de la Saône à Macon après avoir traîné mon vélo qui freinait dans les descentes.
La première, je n’ai pas voulu vous en parler pour ne pas vous affoler car elle est intervenue juste une heure après le départ entre Laneuville et Messin. Nous croisions des groupes de marcheurs une centaine environ. La tête s’est rangé mais pas la suite, j’ai dû déborder sur l’herbe mouillée, les pneus n’ont pas aimé, la chute en deux dixièmes de secondes. Rien pu faire, le choc a été rude. Ecorchure au genou, touchée à la main et à la poitrine…
Les dernières séquelles s’évaporaient et le genou, est à nouveau écorché.
Donc, me voilà à jour. Je suis quitte puisque jamais deux sans trois.
Nous sommes reparties comme si de rien n’était. Quelques kilomètres plus loin, nous atteignons Valencia et nous décidons de nous arrêter au premier banc pour se restaurer. A peine arrivée, une jeune personne se dirige vers moi pour découvrir l’engin que je traîne derrière moi. Comme tout le monde, elle est surprise de la forme et n’en a jamais vu de semblable. C’est fou comme cette remorque aide au dialogue. C’est souvent ce qui attire les gens vers nous.
Après les présentations d’usage, Cécile nous explique qu’elle est française, que sa famille habite dans l’Est, Vittel, plus précisément. Avec Louis, ils font du VTT. Ils nous expliquent rapidement la ville et à l’aide de croquis nous conseillent de visiter certains quartiers et parcs. J’en profite pour leur demander de régler la carte du téléphone que j’ai achetée pour l’Espagne. Ils sont charmants. Cécile nous donne son adresse et téléphone pour le cas où nous aurions quelques difficultés.
Le repas terminé, forts de nos renseignements, nous partons à la conquête de Valencia avec nos vélos toujours chargés, nous traversons parcs, roseraie. Puis nous nous dirigeons vers le vieux quartier de Valencia sous le puente del Réal. A la sortie, un jeune homme, Fernando, se dirige vers nous pour les mêmes raisons que les précédentes personnes. Il vient de récupérer un jeune Pakistanais habitant Washington, visitant une partie de l’Europe en VTT, et qu’il va loger pour la nuit par l’intermédiaires d’un réseau. Il propose de nous emmener vers l’auberge de jeunesse la plus proche en passant par la place de la Reine. C’est beau, c’est fort sympathique tout cela. Nous oublions notre âge parmi toute cette jeunesse !
Nous logeons à la Hôme Youth Hostel, c’est bien agencé, presque un hôtel et nous pourrons faire notre petit déjeuner.
A peine installée, Claude m’entraîne pour une courte visite du quartier. Je me laisse entraîner mais je peine. Après la visite de la cathédrale, nous décidons de prendre le bus touristique pour avoir une vue d’ensemble de la ville. Nous ne le regretterons pas. On termine Valencia by night !
Et on se mange une paella au El Réal. La première du séjour.