J’ai pris l’habitude de résumer brièvement les jours de pause, cela m’arrange de ne pas remettre en cause ces principes. Je peux résumer en quelques lignes ce long week end de repos du premier jour de l’an. Repos si l’on peut dire puisqu’il m’a permis de réaliser le clip vidéo des vœux et d’en envoyer déjà une partie. Mais comme je ne peux envoyer mes mails par outlook et que je suis obligée de passer par Orange, c’est long et compliqué, j’ai dû en envoyer le tiers de ce que j‘aurais à faire. Je vais essayer de poursuivre lors de la prochaine connexion en fin de semaine sûrement. Et il y a la lessive à faire et l’étendage sur le toit de l’hôtel.
Alain et moi nous sommes faits un petit restaurant où l’on voulait manger une langouste à 10 euros, mais comme par hasard, les pêcheurs étaient en grève ce jour là ! On a eu au moins l’occasion d’être en ligne avec ceux qui était aussi connectés, et cela fait chaud au cœur de se rapprocher des siens pour ces moments là.
La surprise du WE, c’est Marie Ange et Christian, deux autocaristes du Gard devenus nos amis du Maroc. Ils téléphonent en disant on arrive : ils arrivent effectivement cinq minutes plus tard avec leur véhicule qu’ils installent en dessous de l’hôtel. Achat de petits pains marocains et voilà, nous nous posons à l’intérieur pour l’apéritif. Ils m’avaient promis le Martini blanc, c’est fait. Mais en guise d’apéritif, c’est un vrai repas de Nouvel An qu’ils nous offrent !
Confit de poivron sur foie gras, cuissot de sanglier fumé, saucisson, fromages, le tout arrosé de St Emilion 2004 ainsi que le traditionnel gâteau du 1er janvier, café pousse café (une Médaille d’or d’un alcool du Gard dont j’ai oublié le nom) et j’en passe… Pour une surprise, c’en était une !!! Que dire de plus, que le service était parfait. Alors là vous nous avez bluffé, je n’arrive pas encore à réaliser ce qui nous est arrivé, je ne l’oublierai jamais ! Merci encore.
Réconfortée par tous ces petits instants de bonheur, c’est donc joyeusement que je suis remontée ce matin sur ma gazelle après être passée à la poste pour voir si mon paquet enfin arrivé à Tantan a bien été renvoyé à Dakhla, comme il faut deux jours, ce devrait être bon. Eh bien non, il n’y est pas. J’ai fait une procuration à ces nouveaux amis qui ont bien voulu accepter de me le retirer et de me le faire parvenir par taxi jusqu’à à Nouadhibou.
Rencontré deux français des trois provinces à la poste qui me disent que Jacqueline, c’est ainsi que la dame de Sarre Union se prénomme est désolée de ne pas m’avoir revu, moi aussi, je compte bien la saluer en passant devant le camping. Perdu le sens de l’orientation de la ville, difficile sortie. Nous nous retrouvons sur l’autre côté de la rive, pas fait exprès après bien des détours, nous nous retrouvons à un rond point à proximité du camping avec je pense quelques kilomètres en trop au compteur. Jacqueline est partie faire des courses, son gros chien monte la garde devant le camping car. Nous retrouvons les gens qui se trouvaient au restau avec nous la veille. D’autres nous parlent, la radio camping fonctionne bien, certains nous ont déjà photographiés en roulant. Nous sommes désormais connus et reconnus par le milieu. Je laisse un mot à Jacqueline tandis qu’Alain regonfle les pneus. Elle arrive à fond la caisse avec son mari sur leur gros Kad. Nous sommes tout simplement heureuses de nous revoir.
Il faut partir. Eh oui, les rencontres sont super, mais tout est planifié, la route nous appelle, Nous la reprenons dans le sens inverse. J’y prendrai autant de plaisir qu’à l’aller ; C’est un paysage magique, la lagune vaut le détour à elle seule. On s’arrête au km 25 pour manger au bord de la plage, site unique. On se met à l’ombre sous le haut vent d’un abri qui semble neuf. De nombreux jeunes passent et repassent devant nous, toujours surpris de nous voir là avec nos machines. Ce sont des pratiquants du bike surf, je crois que cela s’appelle ainsi ? (aile volante et surf).Un sport qui se développe en France et que Mathieu essaie d’implanter au Maroc, il vient de créer une école là où nous nous trouvons et doit en développer d’autres au Maroc et au Sénégal. J’aurais dû prendre ses coordonnées.
Reprise du vélo, côte à monter que je passe sans problème, petit coca en passant, petit contrôle et hop cela repart pour de bon sur la nationale 1. Grand panneau indicateur de route, il nous reste 1450 km pour Dakar. J’en imaginais beaucoup plus. Youpi.
Mais on sait que le plus dur se situe sur ces quinze jours à venir à cause du manque d’hébergement, de ravitaillement.
On roule, on roule, nous sommes dépassés par des voitures de compétition, style Paris Dakar. Des nostalgiques de cette compétition sans doute qui en ont créé une autre, la Trak Africa. Ce sont des bolides qui nous dépassent, quel anachronisme avec nous ?
Au croisement de Dakhla, je vois encore la tête d’un type d’une grosse voiture rouge qui nous découvrait et n’en croyait pas ses yeux. Il nous a fait un signe de la main qui voulait dire « chapeau » ou quelque chose du style.
On longe le bord de mer, c’est magnifique. Beaux paysages de mer et de désert. On s’arrête plusieurs fois. Les plantes du désert sont en fleurs. Nouvelle émotion devant ces petites plantes qui vont chercher leur ressources je ne sais où ? Nous en prenons plein les yeux, plein le cœur, je dis nous car, c’est vraiment partagé.
J’ai raté mes photos, je ne sais pourquoi ? Je n’avais qu’à les vérifier.
L’angoisse a rattrapé le plaisir de la découverte, où allons nous coucher ce soir, qu’allons-nous manger ? Nous sommes contents, nous tombons sur une station qui a l’air sympathique avec un décor enchanteur. Le café restaurant motel du tropique. Le gérant nous fait entrer aussitôt dans le café et nous fait mettre nos vélos à l’abri. C’est bien. Mais il nous empêche de parler aux pécheurs qui sont là. Il me glisse à l’oreille qu’ils sont mauvais, cela ne se fait pas.
Je lui demande le prix des chambres, il me répond que l’on verra cela quand les gens seront partis. Puis on parle menu. Il n’y a rien d’intéressant à manger ? Qu’est-ce qu’on fait là ? Nous attendons encore un peu, Alain est sorti discuter avec d’autres gens, je n’ose bouger à cause du matériel. Puis Alain revient. Je lui dis, ce mec, il n’est pas clair. Il en pense autant, il ne nousen faut pas plus pour nous comprendre, je luis dit : « on s’en va – OK », nous reprenons nos bécanes et hop, nous sommes déjà sur la route, il nous court après, hé les français, trop tard…
On traverse le village d’El Argoud sans voir d’hôtel, cela remue beaucoup, les gargottes, sont nombreuses et bien remplie par d’innombrables chauffeurs de camions qui sont arrêtés, mais ce n’est pas pour moi. On se renseigne, un peu plus loin, il y aurait une nouvelle station service. Nous y allons.
La nuit tombe. J’ai allumé ma lumière arrière. Une voiture arrive à ma hauteur. Une femme ouvre la fenêtre et me dit : « Vous êtes Irène, je vous cherche » Je rêve ou quoi ? Qui peut me chercher à 5000 km de chez moi ?
Mais ce n’est pas un gag, elle continue : « Nous sommes de Nancy, enfin presque et on a convoyé Adeline et Rémy, ils m’ont parlé de vous. On vous a vu, on vient de retourner. »
Quelle histoire !
Il s’agit de Lydie et Jean Jacques de Marbache qui reviennent de Dakar où ils ont passé leurs vacances. Ils ont convoyé nos deux jeunes à partir du site de voyage forum d’Agadir à Saint Louis. Ils savaient donc qu’ils pouvaient me croiser. Ils m’accompagnent jusque la station où nous allons passer la nuit.
On discute un moment, ils sont surpris de nos conditions de vie du jour. Que dire, nous l’avons voulu, on sait que l‘on doit passer par là. Mieux vaut être en sécurité dans une station que dans le sable perdu au milieu de tout.
Quelle belle rencontre ! Une de plus. Ils me déchargeront d’un ou deux kg de bagages. Toujours cela de moins à traîner. Echange d’adresse. Bon retour et on se reverra à Nancy.
Sur la carte, nous constatons que nous sommes à la hauteur de Dakhla.